Le Potager du Roi de Versailles considéré comme « site menacé »

Le Potager du Roi de Versailles est l’un des 25 sites de patrimoine culturel que Le World Monuments Fund (WMF) a mis sur la liste de son World Monuments Watch 2018. Cette liste met en avant un ensemble varié de sites confrontés à de grandes menaces comme des conflits, des catastrophes naturelles, le changement climatique ou l’urbanisation, ou offrant des possibilités uniques de préservation.

Basé à New York, le World Monuments Fund (WMF) se considère comme « la principale organisation indépendante dédiée à la conservation des endroits les plus précieux au monde. »

La liste biennale du World Monuments Watch a pour ambition de protéger le patrimoine historique, de préserver la mémoire collective et de renforcer les liens sociaux en faisant connaître ces sites et leurs enjeux à l’échelle internationale, mais également en identifiant des possibilités qui permettent aux communautés locales de collaborer avec des organismes de conservation, des agences gouvernementales et des mécènes d’entreprise.

Sa liste 2018 comprend 25 sites répartis sur plus de 30 pays et territoires, dont l’origine remonte de la préhistoire au vingtième siècle.

Voici ce que dit le WMF dans son communique à propos du Potager du Roi

Le Potager du Roi de Versailles a une longue histoire comme lieu d’enseignement et d’innovation horticole. Créé à partir de 1678 par l’agronome et jardinier Jean-Baptiste de La Quintinie (1626-88) et par l’architecte Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), il participe de la volonté de Louis XIV d’édifier le complexe palatial le plus remarquable du monde. Le jardin s’étend sur pas moins de 23 hectares donc le Grand Carré, composé de 16 potagers carrés entourant une fontaine centrale, et 28 petits jardins périphériques.

Depuis plus de 300 ans, le Potager du Roi s’attache à étudier les microclimats pour introduire des méthodes de production de fruits et de légumes en et hors saison. De plus, il maintient une longue tradition d’éducation. Au début des années 1990, le WMF a soutenu la conservation de l’entrée privée du roi au Potager, la Grille du Roi, et du Grand Carré. Depuis 1995, le jardin est sous la tutelle de l’École Nationale Supérieure de Paysage qui y a aussi établi son siège. Aujourd’hui, il existe plus de 450 variétés d’arbres fruitiers et, selon les années, 300 à 450 variétés de légumes y sont cultivés. Chaque année, environ 40 tonnes de fruits et de légumes sont produites dans un processus intensive de plantation, d’élagage et de récolte effectué par un petit groupe de personnes et avec des ressources limitées.

En dépit d’être ouvert au public tous les jours, le Potager du Roi ne peut pas être visité sous le même ticket que le palais et les jardins de Versailles, puisque le Potager ne relève pas de la gestion du Château. Un processus d’identification et d’engagement des parties prenantes destiné à planifier l’avenir du site est actuellement en cours et contribuera à reformer et réparer les systèmes de drainage désuets ou endommagés, les serres, les structures de soutien et à moderniser les aménagements pour les visiteurs. La nécessité de sélectionner et de cultiver des espèces qui peuvent se développer sans pesticides et qui sont adaptables au changement climatique signifie qu’environ 40% des arbres fruitiers existants (déjà en mauvais état) doivent être remplacés. L’inscription de Potager du Roi sur la World Monuments Watch liste de 2018 espère aider à mobiliser les acteurs locaux et internationaux pour adopter et intégrer une nouvelle vision du site.

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La liste complète des sites considérés comme étant menacés se trouve sur le site du World Monuments Fund ainsi que dans le communiqué de presse ci-dessous, en date du 16 octobre 2017.

2018_watch_press_release_fra.pdf

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