Voyage dans le temps et les cafés patrimoniaux

Notre premier apéro-presse, organisé par Laurence Thiriat, journaliste et membre du CA de l’AJP, et Michel Fulla, journaliste, a eu lieu au restaurant « Aux Sportifs Réunis », dans le 15ème arrondissement de Paris. L’occasion d’une rencontre avec son propriétaire, Jean-Louis Walczak et l’écrain Gérard Letailleur, pour parler des cafés patrimoniaux.

Quand on entre dans cet endroit, « Aux Sportifs Réunis », on est plongé d’emblée dans le thème de cet apéro-presse. Au mur, les traces en noir et blanc de ceux qui ont fait le lieu, ceux qui l’ont côtoyé et surtout ceux qui l’ont aimé.

Car chez Jean-Louis Walczak, homme à la gouaille très « titi parisien », on sait recevoir ! Une ambiance insolite devenue rare dans les bistrots parisiens qui disparaissent comme peau de chagrin. C’est ainsi que la déambulation historique, pétrie d’anecdotes, que nous propose Gérard Letailleur prend toute sa saveur.
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Notre consoeur Laurence Thiriat présente « Chez Walczak », l’ouvrage de Gérard Letailleur (assis à sa droite)

Cet ancien éditeur d’ouvrages de bibliophilie, s’est passionné pour les cafés parisiens et leur histoire. En une heure et demie, nous pénétrons en pensée, dans tous ces lieux qui ont fait l’histoire de Paris.

Histoire insolite des café parisiens

Nous poussons les portes du premier d’entre eux : le Procope, rue de l’Ancienne Comédie. Si pour boire, on allait dans des estaminets ou des tavernes, ici pour la première fois, on vient boire du thé et manger des glaces, délicieuses parait-il ! L’attribut « garçon de café » naitra d’ailleurs dans ce lieu. Mais c’est surtout là que D’Alembert et Diderot vont parler de leur Encyclopédie.

Car ces cafés, ont souvent été le lieu de rencontres littéraires, d’écrivains, d’intellectuels. D’ailleurs, comme le confie Gérard Letailleur, on dit qu’au Café de Flore, autre café de renom, les propriétaires avaient remarqué que la venue de célébrités, faisait monter le chiffre d’affaire. C’est ainsi qu’ils ont commencé à louer au quart d’heure des sosies de Sartre, de Simone de Beauvoir et bien d’autres. A la brasserie Lipp, dans ce temple de la tradition, on reste admiratif devant cet homme, Marcelin Cazes.

Quand ce bougnat venu des environs de Laguiole, débarque à Paris, il crée un service de bain à domicile. Lui qui ne sait ni lire, ni écrire, mais bien compter, commence à mettre de l’argent de côté et en 1920 il prend les commandes de la brasserie pour en faire un lieu incontournable du milieu germanopratin.

En quelques mois, il va achever d’écrire la légende de ce lieu. On disait d’ailleurs, rappelle Gérard Letailleur, « Les gouvernements se faisaient chez Lipp et se défaisait à la Coupole ».

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Gérard Letailleur et Jean-Louis Walcak. Photo GLKraut.

Chez Walczak « Aux Sportifs Réunis »

Les principaux bistrots parisiens sont ainsi évoqués en passant de la grande histoire à la petite. En fin conteur, Gérard Letailleur donne l’impression d’être cette petite souris qui a tout vu, tout vécu et qui était là aux meilleurs moments ! Il n’oublie pas de parler de celui qui nous accueille, chez Walczak, « Aux Sportifs Réunis ».

Au départ, c’est plutôt la boxe qui attirait Yanek, fils d’immigrés polonais, le père de Jean-Louis Walczak. Il affichait haut sa fierté d’avoir combattu les Cerdan, Dauthuille, Villemain et surtout Ray Sugar Robinson. Par trois fois, il l’avait envoyé au tapis d’un crochet au foie.

Mais en 1951, il raccroche ses gants de boxe pour ouvrir ce lieu, devenu un repère pour initiés. Car ici on peut croiser Renaud, Jean-Paul Belmondo, mais aussi … Gérard Letailleur, un habitué. D’ailleurs, c’est son amitié pour Jean-Louis et ce lieu unique, qui l’a poussé à écrire sur cet endroit face au parc Georges Brassens, un autre habitué des lieux. D’ailleurs, sa chanson « Le bistrot » est un hommage en négatif à ce lieu hors du temps.

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Jean-Louis Walczak (au premier plan), entouré de journalistes de l’AJP

Un apéro-presse qui a rassemblé une quinzaine de journalistes de l’AJP transportée pour quelques instants dans l’histoire de ces lieux connus et moins connus. Un voyage immobile dans les souvenirs de ces bistrots historiques et patrimoniaux. « Comme disait Mac Arthur dans d’autres circonstances, je reviendrai. Lui l’avait dit dans un but de reconquête, en ce qui me concerne c’est le contraire, puisque c’est moi qui ait été conquis », confidence d’un journaliste membre de l’AJP.

– Texte de Laurence Thiriat

Interview de l’auteur par Laurence Thiriat :

A lire :

L’histoire des cafés parisiens, de Gérard Letailleur, Edition Perrin
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Chez Walczak, un bistrot hors du temps, un café historique, de Gérard Letailleur, Edition Dualpha
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