Marc Grodwohl, membre associé de l’AJP vient de publier Cochon de ville, cochon de bois, Une histoire environnementale des collines sous-vosgiennes, auprès de la Société pour la conservation des Monuments Historiques d’Alsace.
En voici le communiqué de presse :
La seigneurie de l’évêque de Strasbourg en Haute-Alsace comprenait sous l’Ancien Régime une ville-centre, Rouffach et de nombreux villages partageant l’usage de vastes forêts indivises. Ces dernières couvrent les reliefs, depuis des vignobles réputés jusqu’aux sommets des Hautes Vosges. L’ouvrage en brosse le panorama historique, environnemental et archéologique, mettant en relation les cartes, les textes anciens et les observations archéologiques de surface sur le terrain.
Les toponymes, l’usage des sols qu’ils désignent au fil des temps, témoignent des pressions qu’exerçaient cultures et élevage sur la forêt, jusqu’à rompre les équilibres écologiques. A d’autres époques, la forêt reprit le dessus et préserva les murs en pierre sèche, enclos à bétail et autres aménagements souvent spectaculaires, inventoriés et remis en lumière dans ces pages.
Nombre de ces aménagements sont liés au séjour des porcs et de leurs gardiens en forêt, que l’on conduisait à la glandée, les bonnes années, en troupeaux de 1500 têtes. Aujourd’hui dissimulés par la végétation, de modestes ouvrages de pierre évoquent des forêts saturées d’activités retracées par les archives du XVe siècle au XVIIIe siècle. On assiste notamment à la méticuleuse organisation des parcours des porcs locaux, leur transhumances vers d’autres contrées lorsque la ressource locale était insuffisante et inversement, lorsque celle-ci était excédentaire, l’accueil de porcs d’ailleurs.
Les concurrences sur l’espace étaient exacerbées, sources de conflits récurrents de tous contre tous : communes entre elles, ou solidaires face à l’autorité, forestiers contre vignerons, paysans et artisans. Progressivement, les usages anciens enchevêtrant droits et activités du seigneur, des couvents et du peuple s’effacèrent. Les communautés de village prirent un pouvoir grandissant, que l’État encadra non sans mal à travers ses administrations centrales techniciennes. Ce sera la naissance du paysage moderne, segmenté en espaces différenciés affectés chacun à une fonction précise et source de nouvelles tensions entre le « local » et le « global », le « naturel » et l’urbain.
Marc GRODWOHL et Gérard MICHEL, Postface Jean-Jacques SCHWIEN
Cochons de ville, cochons des bois.
Une histoire environnementale des collines sous-vosgiennes. Tome I. : Les forêts
325 pages format A4, 266 illustrations en couleur, édité par la Société pour la conservation des Monuments Historiques d’Alsace.
On peut commander l’ouvrage auprès de la Société pour la conservation des Monuments Historiques d’Alsace, 2 Place du Château, 67000 Strasbourg, au prix de 25 € + frais de port 9,04 €