Regard sur le patrimoine libyen millénaire : désastres annoncés

La Libye recèle un patrimoine riche et très bien conservé, pourtant peu connu en dehors des milieux spécialisés. Le pays abrite aujourd’hui les vestiges des civilisations qui s’y sont établies au fil des siècles, et ce depuis la préhistoire, comme par exemple les peintures rupestre de l’Acacus, région montagneuse située dans l’ouest de la Libye, qui font partie des témoignages les plus anciens puisque certaines d’entre elles datent de 12 000 avant J-C, ou encore les sites de Cyrène, Leptis Magna, Sabratha et Ghadamès. Outre ces sites les plus renommés, et classés au patrimoine mondial de l’humanité, le pays compte également de nombreuses reliques, tombes, églises et temples témoignant des occupations byzantines, Umayyades, ottomanes et romaines.

En dépit de ses cinq sites classés au patrimoine mondial de l’UNESCO, le patrimoine libyen reste largement méconnu du grand public. En effet, le tourisme s’est peu développé sous le régime de Kadhafi qui comptait sur les seuls revenus du pétrole. Aujourd’hui, ces sites font peu à peu leur apparition dans la presse, pour des raisons inquiétantes. En effet, l’avancée de Daesh au Moyen-Orient et en Afrique et les dévastations laissées sur son passage en Iraq et en Syrie ne laissent rien présager de bon. À ce jour, aucune destruction n’a été rapportée malgré la présence du groupe dans les villes côtières de Derna et Sirte et à Sabratha, mais le danger est bien réel puisqu’une bombe a été désamorcée sur le site de Leptis Magna en juin 2015.
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Site archéologique de Cyrène

Le patrimoine est également en proie au trafic illicite d’œuvres d’art dont profite Daesh mais également les pilleurs locaux qui ont multiplié leurs actions depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011. Alerté par la situation, un groupe d’experts mené par Vincent Michel, directeur de la mission archéologique française pour la Libye antique, a dressé une liste rouge d’urgence des biens culturels libyens. Cette initiative, qui fait suite à la saisie à Paris, à Genève et à Londres de bustes provenant de Cyrène, a pour but d’empêcher ces biens d’être trafiqués hors du pays.

Voir les infos complémentaires sur le site de Patrimoine sans Frontières :

http://psf.ong/projet/fr/nos-ressources/publications/nos-regards-sur/134-regard-sur-le-patrimoine-libyen-millenaire

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