Le chef des Antiquités et des Musées de Syrie a affirmé lundi qu’il faudrait cinq ans pour réhabiliter les monuments détruits ou endommagés à Palmyre occupée pendant 10 mois par les jihadistes du groupe Etat islamique. Mais l’historien spécialiste du monde antique Maurice Sartre et l’experte de l’Unesco Annie Sartre-Fauriat se montrent plus pessimistes.
« Si nous avons l’approbation de l’Unesco, il nous faut cinq ans pour restaurer les bâtiments détruits et endommagés par l’EI« , a déclaré Maamoun Abdelkarim, au lendemain de la reprise de la ville de Palmyre par les forces prorégime. « Nous avons le personnel qualifié, nous avons le savoir-faire et nous avons les études, il faut bien sûr l’agrément de l’Unesco et nous pourrons commencer les travaux dans un an« , a-t-il ajouté. Maamoun Abdelkarim a souligné que « 80% des ruines antiques étaient en bon état ».
Annie Sartre-Fauriat, membre du groupe d’experts de l’Unesco pour le patrimoine syrien, se dit « perplexe sur la capacité de reconstruire Palmyre » au vu des destructions considérables et des pillages sur le site et dans le musée, également « ravagé » par le groupe Etat Islamique.
L’Arc de Triomphe de Palmyre ce 26 mars 2016
« Tout le monde s’enflamme parce que Palmyre est +libérée+ entre guillemets, mais il ne faut pas oublier tout ce qui a été détruit et la catastrophe humanitaire du pays. Je suis très perplexe sur la capacité, même avec l’aide internationale, de rebâtir le site de Palmyre », a indiqué à l’AFP cette historienne spécialiste du Moyen-Orient, membre du groupe d’experts constitué par l’Unesco en 2013 sur le patrimoine syrien.
« Quand j’entends dire qu’on va reconstruire le temple de Bêl, ça me paraît illusoire. On ne va pas reconstruire quelque chose qui est à l’état de gravats et de poussière. Construire quoi ? un temple neuf ? Il y aura peut-être d’autres priorités en Syrie avant de reconstruire des ruines.«