Publicité et Moyen-Age : que reste t-il aujourd’hui ?

Dans le mot publicité, il y a « public ». L’objectif est de s’exprimer dans les lieux les plus fréquentés : les carrefours, les places de marché, etc. Les annonces ont lieu aux heures de pointe, en général à midi. Ce sont les crieurs, les tambours, les cors qui se chargent de ces annonces. Oyez, Oyez, Oyez ou encore Ecouter et apprenez.Toute cette « publicité » a eu à l’époque des retentissements importants sur le commerce. Mais que reste t-il de nos jours de ces souvenirs ? Beaucoup d’objets encore vendus actuellement portent des marques,des étiquettes qui évoquent ces annonces médiévales. Des bières, des fromages, de la moutarde, du cognac, des vins…

5-affiche_expo_commmoyenage_publicite.jpg Dans le mot publicité, il y a « public ». L’objectif est de s’exprimer dans les lieux les plus fréquentés : les carrefours, les places de marché, etc. Les annonces ont lieu aux heures de pointe, en général à midi. Ce sont les crieurs, les tambours, les cors qui se chargent de ces annonces. Oyez, Oyez, Oyez ou encore Ecouter et apprenez.Toute cette « publicité » a eu à l’époque des retentissements importants sur le commerce. Mais que reste t-il de nos jours de ces souvenirs ? Beaucoup d’objets encore vendus actuellement portent des marques,des étiquettes qui évoquent ces annonces médiévales. Des bières, des fromages, de la moutarde, du cognac, des vins et même, pourquoi pas, des bretelles…

A cette époque, les « chevaucheurs » partaient colporter « à toute diligence » les nouvelles et l’affichage était surtout sonore afin que la foule comprenne de qui provenait le message. Et le crieur s’exprimait dans la langue du pays et non en latin. Les grandes foires étaient ouvertes par le « cri », une première forme de publicité commerciale. Le crieur hurlait untexte bref en forme de slogan avec des informations essentielles : cresson d’Orléans, châtaignes de Lombardie, etc.

Donc, la publicité se crie et s’affiche dans les lieux publics. L’image ne viendra que vers 1500 quand l’écrit commence à s’imposer dans la publicité. Bref, au Moyen-Age c’est le choc des images et le poids des mots

De nos jours, le langage publicitaire du Moyen-Age s’est avéré si efficace qu’il est toujours employé dans la charte graphique de nombreuses étiquettes de nos produits : lettre gothique, héraldique et gages de qualité dans la publicité depuis le XVIè siècle. Le Moyen-Age est très présent dans la publicité moderne; il fait vendre. Pour promouvoir les fromages tels que le camembert, la pub a recruté les combattants héroïques mais aussi fait appel aux moines, donnant une image bon enfant du Moyen-Age.

tjsp_scan.jpg Vous voulez vous convaincre de ces influences ? Allez voir la nouvelle exposition « Moyen-Age et publicité » qui vient de s’ouvrir à la Tour Jean Sans Peur à Paris. Etonnant étalage de nombreux objets avec les étiquettes qui évoquent les temps anciens. Vous allez retrouver là une foule de marques que vous connaissez certainement : calissons d’Aix du Roi René, bières trappistes, camembert Charles VII, Bénédictine, vins divers comme celui étiqueté » Le Comte » et bien d’autres.

Oui, étonnant car tout est dans notre inconscient et nous y sommes sensibles sans pour autant faire la relation avec la « publicité médiévale » ! On s’est aussi bien servi de la Guerre de Cent Ans en utilisant les antagonismes entre Anglais et Français…

Alors, si le sujet est amusant mais très bien documenté, allez donc à la Tour Jean Sans Peur qui organise régulièrement ses expositions sur des thèmes médiévaux qui « collent » avec l’endroit. On a pu voir dans les mois précédents des thèmes comme « A table au Moyen-Age », l’Amour au Moyen-Age » et bien d’autres. Des expos toujours fort bien documentées avec des accrochages très explicatifs et lisibles.La commissaire de celle-ci est Danièle Alexandre-Bidon qui a déjà publié de nombreux ouvrages sur l’époque et était responsable d’autres expositions tenues en ces lieux.

Décidément, la Tour Jean-Sans-Peur (membre AJP) est véritablement l’endroit où un public pas toujours averti peut se documenter sur une époque bien lointaine mais qui a laissé tant de traces. Sans parler du lieu lui-même, dernier vestige du palais des Ducs de Bourgogne et la plus haute tour civile médiévale de la capitale, à voir absolument. Il n’y a pas que le Louvre ou le Musée d’Orsay à voir à Paris !

Pour plus d’informations voir le site de la Tour Jean Sans Peur.

G. Levet

Share This Post