Profession : Conservateur-restaurateur

La Fédération française des professionnels de la conservation-restauration, membre organisme de l’AJP, nous fait partager cet état des lieux de leur profession.

 

LA CONSERVATION-RESTAURATION EN FRANCE :
UN ÉTAT DE LA QUESTION
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À PROPOS DE LA PROPOSITION DE LOI
PORTANT CRÉATION D’UN TITRE PROTÉGÉ
DE CONSERVATEUR-RESTAURATEUR
DÉPOSÉE Á L’INITIATIVE DE RAPHAËL GÉRARD, DÉPUTÉ
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
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Définir la conservation-restauration dans le Code du patrimoine et doter les conservateurs-restaurateurs d’un titre professionnel protégé

La proposition de loi nº 4955 portant création d’un titre protégé de conservateur-restaurateur, déposée par le député Raphaël Gérard et cosignée par soixante-sept député(e)s, vise à assurer la concordance du droit français avec les standards internationaux. Elle inscrira, dans le Code du patrimoine, des principes dont l’absence est aujourd’hui préjudiciable au bon fonctionnement de la chaîne patrimoniale.
Elle intègre une définition de la conservation-restauration et pose le périmètre d’intervention des conservateurs-restaurateurs en créant un titre professionnel protégé.

Répondre à des enjeux clés pour la protection et la conservation du patrimoine culturel

Le patrimoine culturel est source de valeurs communes, dont la préservation ressort de la responsabilité des États ; c’est également un objectif partagé au sein de l’Union européenne. En témoignent les textes adoptés par les instances européennes et l’établissement de réglementations nationales visant à assurer la protection du patrimoine. L’exercice de la conservation-restauration est réglementé dans plus de 15 États de l’Union européenne, dont certains désignent expressément les professionnels qui l’exercent.
La conservation-restauration est une activité cardinale des politiques patrimoniales. Or, la notion même de conservation-restauration est absente du Code du patrimoine, malgré sa définition en 2008 par l’ICOM puis en 2011 par le Comité européen de normalisation (EN 15898). La législation française n’accorde en outre qu’une reconnaissance limitée aux conservateurs-restaurateurs, dont les compétences et les qualifications sont mal identifiées et pour lesquels on déplore l’absence d’une dénomination commune.

Reconnaître la contribution et le rôle des conservateurs-restaurateurs au sein des politiques patrimoniales

Issue d’une histoire européenne centenaire, cette profession repose sur la création de formations spécialisées de niveau master, dont la France se dote dès les années 1970. Elle s’appuie sur un code de déontologie et un corpus de textes de références reconnus internationalement, ainsi que sur une expertise scientifique et un large spectre d’interventions allant de la conception à la réalisation.
La conservation du patrimoine commun, comme la prévention d’un risque de perte de ce patrimoine dont nous avons la charge pour les générations futures, requièrent une articulation claire des rôles et des responsabilités entre les professions travaillant dans ce secteur. C’est le dessein de cette proposition de loi.
Tout comme les autres acteurs du patrimoine, les conservateurs-restaurateurs contribuent à l’excellence des politiques de protection patrimoniale ; la création d’un titre professionnel protégé reconnaîtra leur fonction et leur apport. S’en suivra un meilleur fonctionnement de l’écosystème des professions du secteur, au bénéfice des commanditaires pour lesquels le bon déroulement des projets dépend d’une identification claire des qualifications et des compétences de chacun.Pour cette profession, constituée de 75 % d’indépendants et fragilisée par la crise sanitaire, un titre professionnel protégé et une appellation commune plaideront en faveur d’un code NAF (Nomenclature d’Activité Française) unique, indispensable pour acquérir une visibilité parmi les acteurs économiques.
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Ce titre protégé apportera aux conservateurs-restaurateurs la reconnaissance professionnelle et la cohérence dans la répartition des responsabilités pour garantir l’exercice de la conservation-restauration au service du patrimoine.
En créant ce titre professionnel de conservateur-restaurateur – titre dont l’accès est soumis à des conditions de formation, de diplôme et de qualification supérieure – la loi viendra introduire une réglementation renforcée de la profession, au service d’une conservation durable du patrimoine culturel.
Revendiquée depuis quarante ans par les conservateurs-restaurateurs, en discussion au sein des instances internationales depuis presque un siècle, identifiée comme impérative par des rapports officiels et par les différents acteurs de la chaîne patrimoniale, dont le ministère de la Culture, la création de ce titre protégé est une étape majeure dans le renforcement des politiques de protection et de conservation du patrimoine culturel.
Consulter la proposition de loi (site de l’Assemblée nationale)
Télécharger le communiqué de presse
Télécharger le communiqué (6 pages)

Qu’est-ce qu’un conservateur-restaurateur ?

Le conservateur-restaurateur, à la différence de l’artiste ou de l’artisan d’art, ne crée pas d’objets culturels nouveaux. Il a suivi une formation supérieure spécialisée en conservation-restauration (master ou grade de master), qui lui permet d’intervenir avec des traitements appropriés sur des biens culturels. Sa pratique professionnelle est guidée par un code de déontologie reconnu internationalement.

Le conservateur-restaurateur travaille en étroite collaboration avec d’autres professionnels (conservateurs du patrimoine, historiens d’art, archéologues, architectes, chercheurs, microbiologistes, documentalistes, responsables de collections, socleurs, …).

Dans l’exercice de ses missions, le conservateur-restaurateur :
– fait l’étude de l’œuvre, établit un constat d’état de conservation, puis un diagnostic ;
– propose et met en œuvre un traitement adapté directement sur l’objet et/ou indirectement sur son environnement en concertation avec le propriétaire ou responsable de l’œuvre ;
– rédige des rapports techniques en excluant toute appréciation sur la valeur marchande ;
– réalise une documentation photographique sur l’état avant, pendant et après l’intervention ;
– mène des recherches ;
– contribue aux programmes d’éducation et d’enseignement ;
– participe à des manifestations de communication, de sensibilisation et de valorisation.

1. Conseil européen du 21 mai 2014 sur La dimension stratégique du patrimoine culturel pour une Europe durable ; Avis du Comité européen des régions du 12 juin 2015 ̶ Vers une approche intégrée du patrimoine culturel ; Recommandation aux États membres par le comité des ministres du Conseil de l’Europe, sur La stratégie pour le patrimoine culturel en Europe au XXIème siècle, dite Stratégie 21, adoptée en février 2017.

2. La conservation-restauration [est] « l’ensemble des mesures et actions ayant pour objectif la sauvegarde du patrimoine culturel matériel, tout en garantissant son accessibilité aux générations présentes et futures. La conservation-restauration comprend la conservation préventive, la conservation curative et la restauration. Toutes ces mesures et actions doivent respecter la signification et les propriétés physiques des biens culturels ».
3. E.C.C.O Professional Guidelines (II), Code of  Ethics, 2003 ; code de déontologie de l’ICOM.
4. Le conservateur-restaurateur, définition de la profession, ICOM-CC, Copenhague, 1984 ; E.C.C.O Professional Guidelines (I), The Profession, 2002.
5. Rapport de Daniel Malingre, conseiller à la Cour des Comptes, remis en 2003 au ministère de la Culture ; Rapport du député Christian Kert en 2006 ; Rapport sur les conséquences de l’inscription des professionnels de la restauration dans la liste des métiers d’art, par l’Inspection générale des affaires culturelles en 2016.
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