POURQUOI LE MONT FUJI EST-IL UN IMPORTANT PATRIMOINE NATUREL ?

La beauté de ce volcan solitaire, souvent couronné de neige, s’élevant au-dessus de villages, de la mer et de lacs bordés d’arbres, a inspiré artistes et poètes. Il s’agit d’un lieu de pèlerinage depuis des siècles. Le site inscrit comprend 25 biens qui reflètent l’esprit de ce paysage artistique sacré. Au XIIe siècle, le Mont Fuji est devenu un centre de formation du bouddhisme ascétique (fusion du bouddhisme et du shintoïsme). Situés dans les 1 500 mètres supérieurs du volcan de 3 776 mètres, des chemins de pèlerinage et des sanctuaires du cratère ont été inscrits, mais aussi des sites répartis au pied du volcan, notamment les sanctuaires Sengenjinja, les auberges traditionnelles Oshi et des formations volcaniques traditionnelles telles que les arbres moulés dans la lave, les lacs, les sources et les chutes d’eau qui sont vénérés car considérés comme sacrés. Sa représentation dans l’art japonais remonte au XIXe siècle mais les estampes sur bois du XIXe siècle, notamment celles représentant des plages de sable et des pinèdes, ont fait de Fujisan un symbole internationalement reconnu du Japon et ont eu une profonde influence sur l’art occidental de l’époque.

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Pour l’UNESCO le bien comprend le sommet de la montagne et, répartis sur les pentes et au pied de la montagne, sept sanctuaires, deux auberges et un groupe de phénomènes naturels révérés.

MESURES DE GESTION ET DE PROTECTION

Différentes parties du bien ont été officiellement classées bien culturel important, lieu de beauté pittoresque spéciale, monument naturel spécial, site historique, lieu de beauté pittoresque, en plus de la désignation comme parc national. Le paysage du sommet du mont Fuji est protégé au sein du parc national Fuji-Hakone-Izu qui comprend les arbres de lave et les lacs Yamanaka et Kawaguchi. La plupart des sites constitutifs, dont les chemins d’ascension, les sanctuaires et les lacs du sommet de la montagne, bénéficient depuis deux ans d’une protection nationale en tant que biens culturels importants, sites historiques ou lieux de beauté pittoresque. Les sanctuaires Sengen-jinja Murayama et Fuji et les sources d’Oshino Hakkai sont protégés depuis septembre 2012.

La protection de la zone tampon est assurée par la loi sur les paysages et les orientations sur les projets d’occupation des sols (et législation associée). Toutes les parties constitutives et les zones tampons seront couvertes par les plans paysagers vers 2016. Ces derniers offrent le cadre dans lequel les municipalités entreprennent le contrôle du développement.

Il reste à éclaircir la manière dont ces différentes lois contrôlent en pratique l’échelle et l’emplacement des constructions susceptibles d’avoir un impact sur les sites. En principe, elles sont liées à la nécessité d’un développement harmonieux (du point de vue de la couleur, de la conception, de la forme, de la hauteur, des matériaux et parfois de l’échelle). Toutefois, les contrôles les plus stricts semblent s’appliquer d’abord à la couleur et à la hauteur. Il est nécessaire d’établir des contrôles plus stricts de l’échelle et de l’emplacement des constructions, en particulier pour les hôtels, sur les premiers contreforts de la montagne.

Les préfectures de Yamanashi et Shizuoka et les municipalités concernées ont mis en place le Conseil du patrimoine culturel mondial du mont Fuji afin de créer un système de gestion global du bien.

Le Plan de gestion et de préservation global du mont Fuji a été établi en janvier 2012 pour coordonner les actions de toutes les parties, y compris celles des habitants. Le plan définit non seulement des méthodes de préservation, de gestion, d’entretien et d’utilisation pour la totalité du bien mais aussi pour chaque site individuel ; il définit les rôles respectifs des organismes publics locaux et nationaux et d’autres organisations concernées.

Le parc du mont Fuji est soumis à des besoins contradictoires : l’accès et les loisirs d’une part et le maintien des qualités esthétiques et spirituelles d’autre part. Une « vision » pour le bien sera adoptée d’ici à la fin 2014, qui définira les approches pour traiter cette fusion nécessaire et pour montrer comment la série entière peut être gérée globalement en tant que paysage culturel qui rassemble les relations entre les éléments et insiste sur leurs liens avec la montagne. Cette vision garantira la manière dont le bien est géré en tant que paysage culturel et orientera la révision de plan de gestion vers la fin 2016.

Une approche globale de la conservation des chemins d’altitude et des refuges associés est nécessaire afin de stabiliser les voies, de gérer l’érosion causée par les visiteurs et l’eau et de gérer l’acheminement des provisions et de l’énergie.
Le Conseil du patrimoine culturel mondial du mont Fuji prévoit d’achever le développement d’une stratégie de gestion des visiteurs et de l’adopter d’ici à la fin 2014.

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