Plus grand musée du lait et produits laitiers du monde !

LE LACTOPÔLE DE LAVAL
UNE COLLECTION PATRIMONIALE UNIQUE AU MONDE

Il est content de son sort Mikaël Lepage. Il est agriculteur-éleveur à Changé, aux portes de Laval. Il a un troupeau de 50 vaches qui passent la quasi majorité de leur temps dans les prés, sont nourries avec du vrai bon foin qui n’a pas été dégradé par un mauvais stockage et donc qui donneront au final un lait d’une excellente qualité, du lait comme on en trouve pas souvent en ville. Les Lepage père et fils ont donc leur exploitation qui fonctionne bien, tout en bio bien sûr. Finis les pesticides, pas d’OGM, du lait qui a du goût, des confitures de mûres, du pain bio, etc.
Pourquoi cette introduction ?

Parce que nous étions récemment en Mayenne et que notre reportage commençe dans la ferme des Lepage peu après la sortie du TGV de Paris. Et qu’il y a un lien direct entre cette visite à la ferme et la suite de la journée puisqu’une visite au Lactopôle était prévue. Au quoi ? Au Lactopôle, le plus grand musée laitier du monde. Car, il existe bien un musée consacré au lait et aux produits laitiers. Il s’agit là d’un musée-conservatoire qui est l’ancienne usine de la maison Besnier.

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Le Lactopôle est un témoignage, un centre scientifique et technique dédié à « la révolution laitière ». Témoignage d’une aventure industrielle sans précédent et qui sert aussi à montrer aux jeunes et aux moins jeunes que les produits laitiers sont le fruit d’une longue histoire. La véritable aventure laitière a démarré en 1947 quand André Besnier décide de transférer son entreprise qui existait déjà depuis 1933. Et puis Besnier a grandi, grandi et de l’artisanat, on est passé à l’industriel, à la grande échelle jusqu’à devenir le premier groupe laitier européen, Lactalis. On ramasse le lait partout et on tient scrupuleusement les livres des quantités obtenues.

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L’homme consomme du lait et le transforme depuis des millénaires mais pour fabriquer du beurre, de la crème, des yaourts, des fromages, il fallait des outils adéquats. Et c’est au Lactopôle que l’on trouve la plus extraordinaire collection de ces outils : bidons, barattes à beurre, européennes ou africaines, anciennes et plus récentes, écrémeuses qui ont révolutionné la production de la crème et du beurre dès 1874, etc.

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Mais le Lactopôle est un musée…qui n’existe pas ! Absence d’architecture, banalité d’un bâtiment industriel ou de type entrepôt ; l’espace qui accueille le musée est déroutant mais finalement réussi. Une scénographie intéressante a été mise en place et les présentations sont parfois spectaculaires. Le Lactopôle est un musée du savoir plus encore qu’un musée de mémoire. Le choix de l’objet n’obéit pas à des critères esthétiques mais à un dialogue entre tradition et production industrielle. On peut se méfier de l’appellation « centre d’interprétation », à la mode, mais ici, cela prend tout son sens. Une volonté pédagogique au rez-de-chaussée et un côté nettement plus « marketing » à l’étage avec l’histoire du groupe Lactalis issu de la maison Besnier. Entreprises rachetées par le groupe, publicités d’époque mais un intérêt certain. Une collection d’étiquettes de camemberts à rendre fous des collectionneurs endurcis

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Baratte rotative vers 1750

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Vous connaissiez celui-là ?

Outre les collections personnelles de Michel Besnier, une partie des objets présentés provient des sites industriels du groupe qui font l’objet, depuis l’émergence du projet, d’une active politique de sauvegarde de ces témoignages du passé, qu’il s’agisse de l’histoire des productions ou de celle des technologies. Ils ont également été complétés par de nombreuses acquisitions afin d’illustrer, de la façon la plus exhaustive possible, les grandes étapes historiques de la transformation laitière et fromagère.
Leur inventaire a fait l’objet d’un important travail de documentation et a conduit à la sélection de près de 2500 objets ou machines relatifs à la collecte et au transport du lait, à sa pasteurisation, à sa stérilisation et son conditionnement, à la fabrication des yaourts et des laits emprésurés, à la transformation du lait en crème et en beurre. La section consacrée aux fabrications fromagères présente un impressionnant ensemble de moules anciens et contemporains, des pièces majeures comme des presses à cantal, saint-nectaire et emmental, ou encore la première piqueuse à roquefort inventée vers 1873 par Etienne Coupiac, directeur de la Société des Caves.

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Dernière chose à signaler : dans le parcours, une pauvre petite boîte devant laquelle les visiteurs passent sans la voir. Et pourtant : c’est là que se trouve la « boîte à ferments » de Metchnikoff. Qui était-il ? En 1908, il est colauréat du prix Nobel de physiologie ou médecine « en reconnaissance de ses travaux sur l’immunité » (plus précisément, pour la découverte de la phagocytose). Parallèlement, il obtint une grande notoriété avec ses recherches dans le cadre de la probiotique : les bactéries qui produisent l’acide lactique, comme cela se passe dans le lait caillé et le yaourt, mais surtout dans le kéfir, servent d’après ses conceptions à prolonger la vie. Il fût vice-directeur de l’Institut Pasteur.

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A deux heures de Paris, le Lactopôle est encore bien peu connu ; il semble qu’il y ait encore un « déficit de communication » qui sera probablement comblé. Mais le déplacement vaut la peine.

G. Levet

Lactopôle André Besnier
18, rue Adolphe Beck
53000
Laval Cedex 9
T. 02 43 59 51 90
www.lactopole.com

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