Patrimoine : l’urgence d’agir

Après une campagne présidentielle où le patrimoine est resté complètement absent des débats, l’association Viellles Maisons Françaises, membre de l’AJP, lance un appel pour que le nouvel exécutif s’attèle d’urgence à l’élaboration d’une véritable politique en la matière.

PATRIMOINE : L’URGENCE D’AGIR

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On aurait pu penser qu’après un quinquennat marqué par une réduction catastrophique des crédits, la scandaleuse déréglementation de l’implantation d’éoliennes géantes aux abords de sites protégés et le soutien apporté par le gouvernement à la très discutable extension de Roland-Garros sur le jardin des serres d’Auteuil, pourtant doublement protégé au titre des Monuments Historiques et des sites, le thème du patrimoine s’inviterait avec force dans la campagne présidentielle…
Il n’en a rien été.

Alors qu’il constitue un élément fédérateur du cadre de vie des Français, un facteur d’identité et de fierté, un vecteur de cohésion sociale, mais aussi un secteur économique générant plus de 500 000 emplois non délocalisables, le patrimoine, une fois encore, est resté le grand oublié des décideurs politiques.
Pourtant, comme en témoigne chaque année l’affluence lors des Journées du patrimoine, le succès des quelque 800 souscriptions lancées par la Fondation du patrimoine et la vitalité du tissu associatif local (œuvrant pour la sauvegarde d’églises, de moulins, de lavoirs, d’édifices de proximité), le patrimoine, qui passionne et rassemble, est porteur de sens dans un pays qui s’interroge sur son avenir.

C’est le rôle des associations, signataires de la Lettre ouverte aux Français et à leurs élus sur le patrimoine, de rappeler au futur chef de l’État comme aux députés issus du scrutin législatif de juin l’importance de ces enjeux.
Une politique ambitieuse pour le patrimoine ne peut s’entendre sans un renforcement durable des moyens financiers qui lui sont alloués. Les crédits d’Etat destinés à l’entretien et à la restauration du patrimoine doivent être rétablis au niveau de 400 millions d’euros et complétés par une dotation pour les communes, calculée en fonction du patrimoine historique dont elles ont la charge. Enfin, la création d’un tirage du loto destiné au patrimoine permettrait une diversification des ressources.
La sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine exige la mise en oeuvre d’une politique globale faisant intervenir et travailler ensemble les départements ministériels chargés de la culture, de l’environnement, de l’éducation, de la ville, du tourisme et de l’artisanat.

Ainsi convient-il de réconcilier patrimoine et environnement car la sauvegarde de l’un ne se conçoit pas sans la protection de l’autre.
La lutte contre le dépérissement des villes petites et moyennes, victimes de l’expansion des grandes métropoles, est une priorité. Restaurer les logements anciens des centres-villes, réimplanter des commerces de proximité participera à la revitalisation de nos territoires.
Enfin, favoriser l’appropriation du patrimoine par la jeunesse est l’un des objectifs mis en avant à l’occasion de l’année européenne du patrimoine culturel dès 2018. Une démarche déjà mise en place par les VMF grâce à son opération à l’attention des scolaires « le patrimoine, toute une histoire ».
Le patrimoine est une chance et une richesse pour notre pays. Ensemble, plaçons-le au cœur du débat public.
Philippe Toussaint, Président des VMF

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