PATRIMOINE IMMATERIEL EN GRAND DANGER : L’UNESCO ALERTE

Une danse du Kenya, une cérémonie de purification d’Ouganda et une tradition orale vénézuélienne inscrites sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente

Paris, 25 novembre – La danse Isukuti des communautés Isukha et Idakho de l’ouest du Kenya, la cérémonie de purification des garçons chez les Lango du centre-nord de l’Ouganda et la tradition orale Mapoyo (République bolivarienne du Venezuela) ont été inscrits aujourd’hui sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

Le comité pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, réuni à Paris jusqu’au 28 novembre, a inscrit ces trois éléments en raison de leur fragilité et des menaces qui pèsent sur ces traditions. Cette inscription vise à permettre aux trois États concernés de mobiliser la coopération et l’assistance internationales nécessaires pour assurer la transmission de ces pratiques avec la participation des communautés. Ces dernières inscriptions portent à 38 le nombre d’éléments figurant sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente.

La danse Isukuti des communautés Isukha et Idakho de l’ouest du Kenya

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La danse Isukuti est une danse de célébration traditionnelle pratiquée par les communautés Isukha et Idakho de l’ouest du Kenya. C’est une danse au rythme rapide, énergique et passionnée, accompagnée par des tambours et des chants. Vecteur essentiel de transmission culturelle et de coexistence harmonieuse entre familles et communautés, elle accompagne la plupart des occasions et des étapes de la vie. La transmission de la danse Isukuti et la fréquence des pratiques sont en net recul. De nombreux danseurs sont âgés et manquent de successeurs. Beaucoup préfèrent aujourd’hui des spectacles contemporains aux danses traditionnelles Isukuti.

La cérémonie de purification des garçons chez les Lango du centre-nord de l’Ouganda

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La cérémonie de purification des garçons, pratiquée chez les Lango du centre-nord de l’Ouganda, est un rituel de guérison des garçons supposés avoir perdu leur masculinité. La mère et l’enfant restent à la maison pendant trois jours et sont soumis à une série de rituels associant la famille pour purifier l’enfant, favoriser la réconciliation et restaurer son statut social. De nombreux praticiens sont âgés et la pratique est de plus en plus tenue secrète par crainte d’une excommunication.

La tradition orale Mapoyo et ses points de référence symboliques dans leur territoire ancestral
(Venezuela)

La tradition orale des Mapoyos et ses points de référence symboliques sur le territoire ancestral englobent un corpus narratif constituant la mémoire collective du peuple mapoyo. Elle est symboliquement et indissolublement liée à un certain nombre de sites le long de l’Orénoque en Guyane vénézuélienne. Les détenteurs de la tradition relatent les récits pendant leurs activités quotidiennes, renforçant l’identification de la communauté. La transmission est désormais menacée par l’émigration, l’expansion des industries minières et le déclin de la langue mapoyo.

Par ailleurs, la sauvegarde de la culture du carillon (Belgique) a été ajoutée au Registre des meilleures pratiques de sauvegarde. Ce Registre permet aux États Parties, aux communautés et aux autres acteurs de partager des expériences de sauvegarde exemplaires et la manière dont ils ont relevé les défis rencontrés au cours de la transmission de leur patrimoine vivant.

Le Comité procédera à partir de demain à l’examen des candidatures pour inscription sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel.

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