Les œuvres d’Eugène Delacroix de la Chapelle des Anges de l’église Saint-Sulpice à Paris vont être restaurées.

Très dégradées, elles vont faire l’objet d’une restauration. La Mairie de Paris a lancé à cet effet une souscription publique sous l’égide de la Fondation du patrimoine, qui a déjà collecté près de 36 000 €. Face à la complexité technique des peintures, une phase d’étude préalable est conduite sur trois mois, d’octobre à décembre 2015. Ensuite suivra la phase de restauration proprement dite, pour une durée estimée à sept mois.

? Renseignements et dons sur www.fondation-patrimoine.org/don-delacroix

Dans son n°234 de novembre 2015, Le Dossier de l’Art publie un beau reportage sur ces œuvres et leur restauration.

LA CHAPELLE DES ANGES DE L’ÉGLISE SAINT-SULPICE

Par Eva Bensard

Financée par la Mairie de Paris et par la Fondation du Patrimoine, la restauration de la chapelle des Saints-Anges, peinte par Delacroix dans l’église Saint-Sulpice à Paris, vient de débuter. La technique très complexe utilisée par l’artiste dans deux peintures murales, La Lutte de Jacob et de l’Ange et Héliodore chassé du Temple, représente un défi pour les restaurateurs.

La chapelle des Saints-Anges occupe une place à part dans l’œuvre de Delacroix. Terminé deux ans avant sa mort (1863), ce décor fut son dernier chef-d’œuvre – son « testament spirituel », selon ses mots. Avec La Lutte de Jacob et de l’Ange, Héliodore chassé du Temple et Saint Michel terrassant le démon, Delacroix se mesura à « des grands maîtres bien imposants » (Raphaël, Michel-Ange, Véronèse, Tintoret ou encore Rubens), mais il renouvela la tradition par sa libre interprétation des textes bibliques, son sens accru de la dramaturgie et sa technique pleine de fougue, exaltant la couleur. Certains de ses contemporains goûtèrent peu ces outrances romantiques, mais Baudelaire rendit un hommage vibrant à son peintre de prédilection, « qui n’a jamais craint d’escalader les hauteurs difficiles de la religion » et dont l’imagination, « ardente comme les chapelles ardentes, brill[ait] de toutes les flammes et de tous les pourpres ». Toutefois, ce chantier au long cours – il dura quatorze ans – ne fut pas de tout repos. […]

* Pour Dossier de l’Art, Eva Bensard a recueilli les explications de Marie
Monfort, conservatrice en chef du patrimoine et responsable de la Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris, qui supervise ce chantier.

Share This Post