Le Temple de Mercure du Puy de Dôme

LE TEMPLE DE MERCURE : UN CHANTIER DE PRESERVATION EXCEPTIONNEL

Au 2ème siècle après J.C., le plus grand temple de montagne de la Gaule romaine se trouve au sommet du Puy de Dôme. Principalement dédié à Mercure, ce grand sanctuaire à terrasses est un haut lieu de pèlerinage et il n’est pas le fruit du hasard. Bénéficiant d’un point de vue idéal sur la capitale de la cité devenue de nos jours Clermont-Ferrand, le temple est exposé à la vue de tous. Il a été construit là en 7 années, presque deux siècles après la conquête de la Gaule. Mis au jour à la fin du 19è siècle, les vestiges d’aujourd’hui ne montrent pas bien ce que fût la splendeur de ce temple perché en haut de la montagne. Il est vrai que, dorénavant, on voit plutôt l’immense antenne au sommet mais cela n’enlève rien à l’intérêt pour ce temple.

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Le temple de Mercure aurait pu ressembler à ça !

Le Conseil général du Puy de Dôme, propriétaire du site, a décidé, sinon de le reconstruire, au moins d’en restituer une partie et de conserver ce qui reste. Un chantier extraordinaire, totalement hors normes de ce qui se fait en la matière. Pensez qu’il a fallu transporter et manipuler des blocs de pierre énormes et les assembler tel un puzzle géant. Un vrai travail de Romains, certes.

A qui confier un tel chantier ?
C’est l’entreprise Jacquet, de Saint-Pourçain sur Sioule qui a remporté ce contrat. Elle travaille à la taille des blocs nécessaires à cette restauration-reconstruction. Pour stabiliser le sol en pente, il a fallu procéder à des injections à la chaux. Pas n’importe quelle chaux pour ce chantier très particulier mais une chaux compatible avec la nature de ce sol situé sur un volcan. C’est là qu’est intervenue la société Lafarge qui a pu fournir quasiment 200 tonnes d’une chaux de grande finesse et très fluide. Alors que d’habitude, dans les restaurations de certains sites patrimoniaux, on injecte du ciment ou des résines. Qui plus est, si d’aventure de nouvelles fouilles devaient être entreprises, la chaux est ici idéale, n’entraînant pas de pollution chimique et résistant au gel qui peut être fréquent au sommet du Puy de Dôme. Et puis cette chaux très particulière produite par Lafarge répond aux exigences architecturales du lieu. Les Romains eux-mêmes utilisaient la chaux depuis longtemps à cette époque. Il faut savoir que le Pont du Gard ou la Maison Carrée de Nîmes ont utilisé ce matériau.

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L’AJP s’est rendue sur le chantier pour voir l’état d’avancement. La première phase des travaux se termine et si les conditions climatiques restent favorables, ce travail titanesque devrait être terminé dans peu de temps. La seconde phase portera sur le centre du temple et les aménagements extérieurs. On instituera aussi un parcours de visite sur les traces des anciens pèlerins. Incontestablement, un chantier référence qui utilise aussi les blocs antiques que l’on a pu récupérer. Le plus grand chantier de pierre de taille de France.

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G.L.

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