Le riche patrimoine de Soissons présenté à l’AJP

Soissons, ville historique, ville maintes fois abîmée ou détruite, ville qui se relève à chaque fois de ses plaies et se ressource sans cesse à travers son patrimoine, a présenté à l’AJP les vestiges de ses plus anciens bâtiments. Période romaine, mérovingienne, romane ou gothique : les journalistes ont le choix des angles.

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En dépit des grèves, de la chaleur et d’un calendrier chargé, une dizaine de membres de l’AJP se sont rendus à Soissons, pour visiter les parties les plus anciennes de la ville, les antiquités romaines, les constructions mérovingiennes ainsi que les édifices romans et gothiques. Un sujet déjà vaste pour lequel Soissons a déjà beaucoup à faire valoir.

Le territoire de l’abbaye Saint-Jean-des-Vignes concentre une bonne part des activités liées à cette période. Dominé par la haute stature de la vénérable façade gothique de l’ancienne abbaye (XIIIe – XVIe siècles), dont les deux tours culminent à 75 et 80 mètres, plusieurs bâtiments concourent à la renommée du lieu. L’abbaye fondée au XIe siècle par Thibaut de Pierrefonds, évêque de la ville, et agrandie au XIIIe siècle par l’abbé Raoul de Chézy a été un des hauts lieux d’observance de la règle des chanoines de saint Augustin et a compté jusqu’à 90 moines.

Après 7 siècles de présence monacale, elle a été transformée en camp militaire à la révolution, puis progressivement démantelée à partir de l’Empire, mais à la demande de l’évêque de Laon, la façade a été conservée. Manquant de contreforts, cette façade béante présente néanmoins des signes de fatigue et doit être constamment surveillée. A ses côtés, il reste une partie du cloitre et une immense salle capitulaire qui est utilisable pour toutes sortes de manifestations.

Le terrain ayant été longtemps occupé par les militaires, ils ont laissé un ancien arsenal avec des salles immenses devenu un espace muséographique. Un artiste contemporain Gérard Fromanger utilise actuellement le lieu pour mettre en regard 4 de ses immenses toiles mesurant plus de 10 mètres sur 3. Impressionnant !

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L’ancienne demeure de l’abbé héberge le Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP) qui dispose d’une salle d’exposition permanente sur l’histoire de la ville, de bureaux et de salles de réunion servant pour les animations. C’est là que le groupe AJP a été fort bien accueilli par les responsables de ce Centre et les conservateurs en charge de l’abbaye.

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Sur le même domaine se trouve aussi un laboratoire unique en France : le Centre d’études des peintures murales romaines (APPA-CEPMR). Les fresques romaines de toutes origines y arrivent dans un état de délabrement plus ou moins avancé, parfois proche des gravas, et tel un puzzle sont reconstituées sur place puis consolidées pour les rendre présentables au public ; la notoriété du lieu est telle que même des institutions étrangères y envoient des trésors à remettre en état ou à nettoyer pour leur donner un coup de jeune.

La cité s’enorgueillit aussi de posséder un théâtre romain de 20 000 places, excusez du peu, complètement recouvert par la terre et la végétation, mais physiquement bien présent sous le parc du Lycée Camille Claudel, en pleine ville.

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L’autre partie du voyage a permis de constater à quel point la ville était historiquement importante mais avait aussi enduré de nombreuses souffrances. La guerre de 14-18 a détruit jusqu’à 80% de la ville et a été reconstruite, malheureusement celle-ci a connu d’autres exactions telle que la tempête du 12 janvier 2017 qui a abimé sérieusement la cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais. La rosace de la façade s’est effondrée au cours de la nuit sur le grand orgue tout fraîchement restauré. Coût du courant d’air : au bas mot 1 million d’euros.

Notre tournée dans le Soissons des premiers temps s’est terminée à l’Abbaye Saint-Médard, où ce qu’il en reste, à savoir une crypte longue 30 m environ entourée d’une dizaines de chapelles avec des pierres tombales et sarcophages datant du début des Carolingiens au Vie siècle. Lieu d’inhumation de Saint Médard et à ce titre lieu saint des premiers rois mérovingiens, l’abbaye a reçu les corps de deux des trois premiers rois de cette dynastie : Sigebert 1er (561-575) et Clotaire 1er (511-561), sortis de leurs tombeaux mais toujours présents sous le sol de la crypte. Les vestiges de cette abbaye ont besoin d’être rénovés, rendus plus accessibles et mieux connus puisqu’ils nous rappellent l’Histoire des premiers temps de notre pays. L’Association Abbaye royale Saint-Médard de Soissons s’y emploie activement.

Le Soissons des premiers temps romains, mérovingiens, romans et gothiques dispose de bien des ressources et a captivé l’attention des journalistes une journée entière autour de ses travaux en cours et à venir.

Texte et photos par François-Xavier Lenoir

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L’AJP reçue par Karine Jagielski au Service ville d’art et d’histoire à Soissons

Contacts pour en savoir plus :
Patrimoine, Ville de Soissons – 03 23 93 30 56 – Karine Jagielski, responsable du service Ville d’art et d’histoire – Frédéric Sartiaux, médiateur culturel (membre associé AJP).
Peintures murales romaines – 03 23 74 58 34 – Sabine Groetembril.
Association Abbaye royale Saint-Médard de Soissons – contact@saint-medard-soissons.fr – Nicolas de Schonen, président.
UDAP de l’Aisne, 03 23 23 53 54, sdap02@culture.gouv.fr – Laurent Pradoux, architecte des Bâtiments de France – Jean-Claude Druesne, technicien
Association Anima theatri – 06 74 62 93 70- Erick Balin, président – Brigitte Tillard, vice-présidente.

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