Le château de Bournazel, l’un des plus grands chantiers privés de restauration

C’est l’un des plus importants chantiers privés de restauration de France. On le doit à la passion d’un haut dirigeant, le directeur financier d’Axa, Gérald Harlin, qui, avec sa femme, a entrepris de redonner vie au château de Bournazel (Aveyron), acquis en 2008.

Ce château XVIe siècle accueillera spectacles colloques. La salle bal rénovée, jardin reconstitué. Ce château du XVIe siècle accueillera des spectacles et colloques.

Cette demeure Renaissance espère devenir un site touristique phare de l’Aveyron.
C’était l’une des plus belles demeures Renaissance, édifiée au milieu du XVIe siècle, avant d’être vandalisée, puis transformée en maison de retraite gérée par les Houillères de Decazeville.

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Les nouveaux propriétaires ont engagé un vaste programme de travaux et remeublé le château, afin d’en faire un lieu culturel ambitieux, comme en témoignent les concerts de musique sacrée et profane donnés ce mois-ci pour l’anniversaire du couronnement de François Ier, en 1515. « Nous restaurons les parties détruites à l’identique, reconstituons les jardins comme les avait conçus le commanditaire du château, un banquier devenu capitaine du roi de France », explique Gérald Harlin. Pour ce faire, il s’est entouré des meilleurs spécialistes : tailleurs de pierre, historiens d’art, architectes des monuments historiques…

Une fois n’est pas coutume, c’est le secteur public qui a sollicité l’aide du privé. Les architectes des Bâtiments de France, craignant de voir ce joyau transformé en hôtel ou en commerce, ont suggéré au couple Harlin – lequel avait déjà restauré le château d’Esplas – d’acquérir Bournazel. Plus que les aides de l’Etat et des collectivités territoriales ou que les déductions fiscales, l’amour des vieilles pierres a emporté la décision.

Centre culturel de rencontre

Le château reçoit déjà 8.000 visiteurs par an, mais il en faudrait le double pour équilibrer les frais. Le succès du musée Soulages, à Rodez (lire ci-dessous), pourrait contribuer à drainer des touristes supplémentaires. Bournazel va également se doter d’un auditorium de 150 places afin d’accueillir spectacles, colloques et événements d’entreprise. Des chambres ont été rénovées, de même que la salle de bal, qui peut recevoir une centaine de personnes. La reconstitution du jardin clos du XVIe siècle devrait renforcer l’attrait patrimonial. « C’est une vraie entreprise de développement durable ; le château est reparti pour deux cents ans », se félicite Gérald Harlin, dont le modèle économique est celui de l’abbaye de Royaumont. « Nous envisageons de créer une fondation afin d’assurer la pérennité de Bournazel, après toutes ces années d’efforts pour le réhabiliter, et obtenir le label Centre culturel de rencontre dans cinq à dix ans », poursuit le propriétaire.
Il reste discret, en revanche, sur le montant de l’investissement. Loin d’être terminé, le chantier fait travailler une quinzaine d’artisans depuis déjà sept ans. Une aubaine pour la société de taille de pierre Vermorel. « Avec les baisses des moyens publics, il y a une inertie de l’Etat. Le château assurait le quart de notre activité, et maintenant la moitié », observe le fondateur de l’entreprise, qui réalise un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’euros avec d’autres références prestigieuses comme les cathédrales de Rodez, de Mende, d’Albi ou encore de Tulle.

Martine Robert, Les Echos

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