LE CANAL DU MIDI FETE SES 350 ANS : HOMMAGE A PIERRE-PAUL RIQUET

Trois cents cinquante ans depuis que Louis XIV décida la construction d’un grand canal dans le sud de la France. Trois cents cinquante ans depuis l’extraordinaire chantier confié à Pierre-Paul Riquet. Cette année 2016 enregistre de nombreuses manifestations pour commémorer l’événement. Un voyage de presse fût organisé fin avril qui devait mener les journalistes, certes sur les travaux anciens et actuels du canal mais aussi sur des villes et villages faisant partie du territoire du canal tels que Capestang, Vias, Béziers, Marseillan, Sète.
L’AJP en était. Compte-rendu (à lire entièrement avant l’été ; vous verrez que cela vous donnera des idées)

« L’œuvre de génie civil la plus grandiose depuis les travaux des Romains » Voltaire

Merci, Paul !
Il a 58 ans en 1666, lorsqu’il lance le chantier du canal du Midi (le plus important du XVIIe siècle en France). Un âge « canonique », alors. Mais Pierre-Paul Riquet est si convaincu de bien-fondé de son projet, qu’il ne lésine sur rien : temps, argent, mesures sociales, techniques nouvelles… Le défi est à la hauteur de l’œuvre à accomplir, pour ce biterrois né près des halles actuelles le 29 juin 1609..
Si grand même qu’il meurt épuisé, six mois avant l’achèvement de « son » canal. Il lègue à la postérité un « chemin d’eau » qui assure le développement économique du Languedoc pour des siècles. L’inauguration par D’Aguesseau, Intendant du Roi, eût donc lieu sans lui le 24 mai 1681 ; la mer n’était plus qu’à une lieue ! Tout cela en 14 années de travaux gigantesques accompagnés de revendications voire de trahisons comme celle du Chevalier de Clerville, un vieil opposant…
Le Canal du Midi, au début du XIXe siècle représente l’une des réalisations les plus remarquables du XVIIe siècle en matière d’architecture hydraulique. Il bénéficie à l’époque de sa construction de la conjonction de plusieurs facteurs déterminants : la politique des grands travaux initiée par le canal de Briare, ouvert en 1642, et la conception ingénieuse de Paul Riquet dans le domaine de la maîtrise des eaux et la volonté de Colbert, ministre de Louis XIV, de restaurer et contrôler l’administration royale, et d’améliorer le transport des marchandises dans le Sud de la France.
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La deuxième moitié du XVIIe siècle est l’époque du progrès de l’industrie en Languedoc, principalement sous l’impulsion de Colbert, qui encourage largement une production locale très diversifiée et pour qui l’amélioration du transport des marchandises est l’une des principales préoccupations. Les routes terrestres sont, en effet, mal entretenues et souvent impraticables. Ce n’est qu’un siècle plus tard qu’elles susciteront l’admiration des étrangers de passage.
En 2016, quatre dates clés sont à retenir :

  • Le 350e anniversaire de la naissance,
  • La 20e bougie de son classement au Patrimoine Mondial de l’Humanité,
  • Le 20e anniversaire de l’inscription des 9 écluses de Fonséranes au titre des Monuments Historiques.

L’HEURE DU “LIFTING » A SONNÉ

Les 9 écluses de Fonséranes

Monument Historique depuis 1996, considérées comme l’ouvrage majeur du canal, les écluses de Fonséranes accueillent plus de 450.000 visiteurs par an.
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Ecluses de Fonsérannes : stars du Canal

D’une longueur de 312 m et avec un dénivelé de 21,5 m, 6 écluses sont encore aujourd’hui en fonction. Au XIXe, le canal fut détourné via un pont-canal au-dessus de l’Orb afin de pallier les crues du fleuve. 8 000 bateaux les franchissent chaque année, soit le plus important volume de passage sur un canal en France. De décembre 2015 à juillet 2017, l’agglomération de Béziers Méditerranée entreprend d’importants travaux de rénovation afin de valoriser ce bijou d’ingéniosité et intégrer le réseau national des « Grands Sites de France ». Nous étions sur ce chantier qui bat son plein avec les architectes et paysagistes. Que promet donc la fin de ce chantier ?
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Une noria de camions et de bétonneuses s’active pour que tout soit prêt en 2017

  • L’accès aux 9 écluses : par le haut du site (route de Narbonne) et non plus le bas de la ville ; création d’un parking avec sections réservées aux voitures, aux autocars, aux motos (et même une consigne pour les casques des motards…).
  • Le Coche d’Eau (ancienne halte des mariniers, en haut des écluses) : création d’un « Scénovision » en immersion totale du visiteur ; installation d’un restaurant avec vue panoramique sur Béziers et le Canal du Midi ; réorganisation du bureau d’information touristique ; lieu d’accueil des groupes, boutique.
  • Scénarisation et refonte du cheminement vers le bas des 9 écluses: panneaux didactiques, sentiers de promenade, aménagement paysager, mise en lumière…

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Le Coche d’Eau sera entièrement refait avec accueil visiteurs et tout le reste…

Au fil de l’histoire : Les Fayet, la dynastie liée au Canal

Comme Pierre-Paul Riquet, créateur du canal du Midi, les Fayet sont Biterrois. Tout comme lui, leur histoire et leur fortune sont liées au canal. De Guillaume, « patron de barques » à la fin du XVIIe, à Gustave, vigneron et artiste (mécène de Gauguin, Pissarro, Picasso…), cette dynastie languedocienne raconte Béziers Méditerranée, le canal du Midi, son rôle dans l’essor du Languedoc…
Des quais de Béziers, le canal a acheminé des milliers de barriques de vin vers Sète ou Toulouse pendant plus de 300 ans. Aujourd’hui les vignerons, couronnés par le label « Vignobles & Découvertes », ouvrent leurs domaines aux visiteurs, gourmets, curieux…

En traversant Capestang, Vias,Béziers, un beau patrimoine…

Un patrimoine historique exceptionnel traversé par le canal

Quelle que soit votre envie, faites escale dans ces petits villages authentiques et typiquement méditerranéens et réalisez un incroyable voyage dans le temps ! Des dinosaures à nos jours, en passant par le néolithique, le catharisme et les guerres de religion, de l’art roman à l’art gothique, de la Via Domitia aux chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, ces villages livrent leurs secrets.

A Capestang, au moins deux monuments à voir :

Le Château et son magnifique plafond peint.
Daté du XVe siècle, le plafond peint du château des archevêques de Narbonne, s’il est connu des initiés depuis longtemps, n’est accessible au public depuis seulement quelques années. Un centre d’interprétation permet de comprendre le contexte historique qui a permis l’élaboration de ce programme iconographique aussi subtil que merveilleux, pourtant situé dans un « simple » lieu de villégiature, non pas dans le siège archiépiscopal, mais dans une petite ville active dont l’archevêque était le seul seigneur. Peu connu et en bon état d’origine, ce qui est étonnant.
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Détail du plafond peint. D’origine !

La Collégialle Saint-Etienne
On voit la collégiale Saint Etienne de Capestang de partout. Ce monument gothique de la fin du XIIIème siècle est atypique par ses dimensions accentuées par une nef inexistante. 45 mètres de haut pour le clocher qui domine le village ; un panorama époustouflant mais qui se mérite.
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Belle vue sur Capestang

Un escalier difficile, nous en savons quelque chose.
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Ouf !

Des styles et des périodes de constructions variés avec une partie romane, un chœur et une abside gothique et des modifications et ajouts au cours des siècles jusqu’au XIXème.
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EN PASSANT PAR BEZIERS

Béziers, 2ème plus vaste secteur sauvegardé de France après Paris ! Des ruines de l’amphithéâtre antique aux arènes, on hume l’influence romaine. De la cathédrale aux allées Paul Riquet (où se trouve la statue de Riquet par David D’Angers), flotte le souvenir des bourgs médiévaux.
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Pierre-Paul Riquet, celui qui s’est « tué au travail » pour ce canal

Et tout autour, Béziers la Triomphante du XIXème affiche ses fortunes viticoles, ses façades haussmaniennes que nous n’imaginions pas si nombreuses avec les balcons porteurs de ferronneries splendides.
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La cathédrale de Béziers veille sur le Canal

Place du 14-juillet, la maison natale de Jean Moulin flirte avec la médiathèque, l’université. Et sur les berges du canal du Midi, on s’incline devant le génie d’un certain Paul Riquet.

VIAS.
On ne saurait s’intéresser au patrimoine du Canal du Midi sans évoquer les fameux « Ouvrages du Libron » à Vias. Encore une prouesse technique qui date et fonctionne toujours comme nous l’avons constaté. A Vias, le canal du Midi rencontre le cours d’eau du Libron, qui rejoint la Méditerranée. Dès la construction du canal, le franchissement du Libron s’est avéré difficile. Ses crues importantes causaient de nombreux problèmes de navigation sur le Canal du Midi. L’ouvrage actuel fut réalisé en 1858 par l’ingénieur Urbain Maguès, en remplacement d’un dispositif installé en 1767, « le radeau du Libron ». Un impressionnant mécanisme d’aqueducs mobiles permet aux eaux de la rivière de passer au-dessus du canal en période de crue sans interrompre la navigation. Cet enchevêtrement de vannes, de couronnes crantées et de chaînes se fond dans un paysage sauvage.
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Il fallait y penser…et le faire !

ESCALE A AGDE

Pierre-Paul Riquet a fait d’Agde la dernière étape du canal avant le Bassin de Thau avec un ouvrage unique : l’écluse ronde. De nos jours, on dirait un « hub » ! Elle réunit 3 niveaux d’eau différents, et permet aux bateaux de prendre l’une des 3 directions : vers Toulouse, vers la cité d’Agde et la mer et vers le Bassin de Thau par l’Hérault. Cette dernière permet de traverser la Réserve Naturelle Nationale du Bagnas, où près de 250 espèces d’oiseaux migrateurs ou nicheurs ont été observés.

Très astucieuse écluse ronde.

Le Canal du Midi compte à Agde plusieurs éléments importants : L’écluse ronde, bien sûr, inscrite à l’inventaire des monuments historiques en 1996. Pour que les bateliers continuent de faire leur métier, cette écluse a été partiellement agrandie (mais aussi dégradée) dans les années 1970 pour l’adapter au gabarit Freycinet et rendre possible le passage des péniches de 36 m, supprimant la symétrie d’origine de l’ouvrage ;
Le pont Saint-Joseph inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 1997, pont à trois arches situé à environ 1,5 km à l’est de l’écluse ronde ;
L’hôtel Riquet, ancien bâtiment d’administration du canal, situé devant le bassin du port fluvial tout près de l’écluse ronde.

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L’écluse ronde : trois directions possibles.

Patrimoine à Agde : un centre ville ancien mais aussi quelques dégradations

La ville d’Agde est particulière par l’utilisation de la pierre noire volcanique qui a servi à de nombreuses constructions dont la cathédrale Saint Etienne, classée monument historique en 1840 qui est le principal monument de la ville. C’est une église fortifiée de style roman très austère, construite au XIIe siècle, entièrement en lave basaltique de couleur noire.
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Le 13 septembre 1964 un plongeur amateur du GRASPA (groupe de recherches archéologiques subaquatiques et de plongée d’Agde), Jacky Fanjaud, découvre dans l’Hérault, non loin de la cathédrale, une statue de bronze antique. Cette statue, à laquelle il manquait un bras, retrouvé quelques mois plus tard, est connue sous le nom d’«éphèbe d’Agde ». Conservée au musée du Cap d’Agde depuis 1987, après avoir été exposée au musée du Louvre, elle est devenue l’emblème de la commune.

Le centre historique d’Agde compte de nombreuses maisons des XVIIe et XVIIIe siècles, voire une maison datée de 1500, inscrite en 1937 à l’inventaire des monuments historiques. C’est de cette période faste que proviennent les Hôtels particuliers, véritables bijoux d’architecture nichés dans le cœur historique. Agde compte ainsi une vingtaine de ces demeures d’exception, dont on peut admirer les façades, et parfois les cours et escaliers, au gré des rues et ruelles du centre ancien… L’hôtel Albaret et sa fameuse « porte persane » est un magnifique représentant de cette famille de bâtiments. Bien que d’époque Renaissance, cet Hôtel possède des réminiscences médiévales ! L’encadrement, tout comme le linteau de la porte d’entrée de la tourelle, sont décorés de superbes sculptures sur basalte : masque de félin, arbre héraldique à 7 branches, cœurs entrecroisés, losanges, palmettes et volutes. D’inspiration orientale, ces décorations lui ont valu le surnom de « porte persane ».
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L’hôtel Malaval, construit au XVIIe siècle et l’hôtel de Viguier-Guérin, construit aux XVIe et XVIIe siècles, ont été inscrits à l’inventaire des monuments historiques en 1965.

La maison du « Cœur de Ville », ancien siège de la mairie, est l’ancienne maison consulaire bâtie au XVIIe siècle et agrandie en 1782. Le rez-de-chaussée, ouvert par des arcades sur trois côtés, a abrité autrefois un marché couvert. Cette construction de deux étages, entièrement de basalte noir, a été inscrite monument historique par un arrêté de 1935. Mais il faut signaler que ce cœur de ville a aussi été la proie de destructions comme celle de la plus grande partie du palais épiscopal.
Une partie a été classée dans une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager(ZPPAUP) par arrêté préfectoral du 10 août 2004. Toutefois la municipalité a demandé en 2006 le déclassement d’une partie (16 ha) de cette zone, au lieu-dit « Les Rochers », pour permettre la construction d’un pôle d’équipement publics (groupe scolaire, stade, piscine, etc.).
En tant que commune littorale, Agde est soumise à la loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral du 3 janvier 1986, dite « loi littoral ». Celle-ci prescrit notamment l’interdiction de construire dans une bande de cent mètres le long du rivage, mais cette disposition ne s’applique pas, par dérogation préfectorale, à certains secteurs de la commune déjà construits lors de la promulgation de cette loi.

En passant par Marseillan

Témoin des siècles passés, Marseillan traversa de nombreuses périodes riches en évènements dont elle garde en ses pierres le souvenir. Le vieux village, aux rues étroites et tortueuses, donne encore l’image de ce qu’il a été. Les habitants ont vécu là, dans la fraternité d’un destin commun. Ce passé, si riche, nous livre des trésors, en découvrant les porches d’anciennes maisons bourgeoises, la statue de la République, la Place Couverte où les Marseillanais se retrouvaient pour échanger produits et paroles, pour danser et faire la fête. Ils ont su ensemble faire face aux dangers des temps d’insécurité : guerres, épidémies, catastrophes climatiques, brigandages. Unis, ils ont su très tôt arracher à leur seigneur, l’évêque-comte d’Agde, le droit de s’administrer eux-mêmes, en choisissant leurs consuls. Plus tard, ils ont voulu la République et lutté pour elle, au péril de leur liberté et de leur vie. Marseillan figure ainsi parmi les premières communes à avoir érigé la Marianne sur une place publique en France (1878).
Au XIXème siècle, une profonde révolution est venue changer le visage et la vie du pays. La vigne a recouvert tout le territoire, apportant richesse, mais aussi menace de crises toujours latentes.
Le port a alors été un lieu d’une activité débordante: commerce et expédition des vins, distillation, tonnellerie, fabriques de spiritueux en tous genres, sans oublier les célèbres chais Noilly Prat, qui font la gloire de la commune, depuis 1813. On visite mais jamais on ne vous dévoilera certains secrets de fabrication !
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Une petite dégustation ? Impressionnants chais de Noilly-Prat

Le Port de Sète souffle aussi ses 350 bougies en même temps que le Canal ! Oui, c’était 1666 aussi.

Si l’origine du nom reste nébuleuse, tous s’accordent à dire qu’il fait référence au mont qui surplombe la cité : le Mont Saint Clair et sa forme si particulière qui ont inspiré les armoiries de la ville : une baleine !
Pendant des siècles, Sète resta un territoire vierge, couvert de pins, entouré de sables marécageux difficilement accessible aussi bien par terre que par mer.
Merci encore à Louis XIV et ses grands travaux d’aménagement qui firent naître la ville.
Pour la petite histoire, c’est Louis XIV, le roi Soleil en personne qui profita de la Grande Foire de Beaucaire pour créer le premier évènement. En 3 semaines, il demanda à l’intendant du Languedoc de construire en trompe l’oeil un bout de ville en bois avec des toiles géantes peintes et une maquette à l’échelle 1 avec même une église dédiée à Saint Louis patron du port. Le jour J, un 29 juillet 1666, on organisa un grand tournoi de joutes. Le premier d’une longue série…
Mais c’est véritablement l’arrivée du chemin de fer en 1839, la 3ème de France qui la reliait enfin au reste du pays. La population et l’activité portuaire grimpèrent en flèche en quelques décennies. Une ville venait de naître avec ses canaux, ses îlots artificiels reliés par ses ponts de pierre ou de métal.
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Un bel accueil sur les hauteurs de Sète

Le Port et le Patrimoine

Les canaux.
Ils rythment la vie de la cité : levée des ponts, va et vient des barques, retour des chalutiers… Dans le Cadre Royal, canal en cœur de ville, se déroulent tout au long de l’été les très populaires tournois de joutes. Quant au port de Sète dont nous avons fait le tour détaillé en bateau, il est maintenant le siège d’une activité intense. De nombreuses voitures japonaises ou coréennes sont ici stockées en attente de commercialisation.

Le Cimetière marin

C’est vers 1680 qu’un cimetière de 1064 m2 est ouvert afin de recevoir les premiers travailleurs morts sur le chantier de construction du môle Saint-Louis.
Au cours des siècles suivants, il s’est agrandi de parcelles successives, l’une d’entre elles étant réservée à la communauté protestante dont le rôle a été essentiel dans l’essor économique du port au XVIIIe et XIXe siècles.
Plusieurs sépultures rappellent la vocation maritime de la ville, telle celle des pilotes disparus en portant secours à un navire en détresse, ou encore celle du jeune aspirant de marine Eugène Herber tué à Pékin en 1900. D’autres témoignent de la notoriété de personnalités sétoises remarquables comme le ministre Mario Roustan, l’homme de théâtre Jean Vilar, le jouteur Vincent Cianni dont l’épitaphe sculptée révèle l’attachement passionnel que porte toute la population de « l’île singulière » aux joutes, le cinéaste Henri Colpi…
Au hasard des allées, on peut admirer la beauté architecturale de certaines chapelles : ainsi celle des « Pleureuses » ou encore le caveau tout en marbre de Carrare de la jeune Marie-Rose Goudard…
Et puis, bien sûr, Paul Valéry, né à Sète en 1871 qui repose dans le tombeau de son aïeul Giulo Grassi. En un hommage respectueux, le cimetière Saint-Charles a été dénommé le 7 août 1945, Cimetière Marin, en référence à son célèbre poème.
« Ce toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La mer, la mer, toujours recommencée !
O récompense après une pensée
Qu’un long regard sur le calme des dieux
! »
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Paul Valéry, le « poète officiel et comblé d’honneurs » repose ici

C’est donc vers le Canal du Midi qu’il vous faut donc aller dès que possible ou très bientôt. Une belle promenade patrimoniale surtout si vous comptez suivre tout le trajet en passant par les points forts que sont Capestang, Béziers, Vias, Marseillan, Sète et pour finalement arriver sur l’étang de Thau où vous devez découvrir les fabuleuses huîtres de Florent Tarbouriech. Quant aux vins, l’Hérault est une bien belle région pour eux. Que de belles appellations faisant partie de notre patrimoine. Lors d’une croisière sur le Canal du Midi, on ne peut ignorer la vigne, cette amie qui accompagne le voyageur de paysages en odeurs, de couleurs en saisons, de cépages en domaines. Coteaux du Languedoc, Faugères, Saint Chinian, Minervois, Fitou, Corbières, Cabardès, Malepère, Limoux dans le Languedoc mais aussi Gaillac et Côtes de Frontonnais plus à l’Ouest sont autant d’appellations qui font aujourd’hui la renommée d’une région traversée par le Canal Royal.
Allez donc rencontrer les viticulteurs et pourquoi pas, en particulier, le château de Raissac, magnifique demeure tenue par des propriétaires charmant auxquels vous pourrez dire bonjour de la part de l’AJP.
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Château de Raissac

Christine Viennet, ce n’est pas tellement le vin mais elle mène de front ses créations, ses publications et ses collections. Tous les murs sont occupés ! Elle fonde un Musée de la Céramique qui rassemble une importante collection d’œuvres de Suiveurs de Bernard Palissy du XVIème siècle à aujourd’hui. Une deuxième collection sur les Arts de la Table complète ce Musée avec un riche panorama des manufactures européennes au XIXème siècle. Depuis 2008, les mutations et les créatures marines hantent son univers actuel : sculptures modelées en argile, grès et porcelaine. Un endroit incroyable et pour le moins atypique.

G. Levet

Remerciements nombreux et amicaux aux élus, aux offices de tourisme, au département de l’Hérault et à ceux qui ont été les promoteurs et organisateurs de voyage de presse. Merci aux spécialistes (paysagiste, architecte…) pour leurs explications éclairées.

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