« Ô ma fille, tu es trop belle » se serait exclamé Saint Bernard devant le chantier de Hautecombe ! Que de larmes eût-il pleuré devant ce qu’il reste de l’Abbaye de St Jean d’Aulps, en Haute-Savoie.
Considérée comme l’un des joyaux de l’architecture cistercienne, l’Abbaye du XIème siècle fût classée monument historique en 1902. Abbaye cistercienne fondée à la fin du XIe siècle. L’église est construite entre 1170 et 1212. Les bâtiments ont été détruits en 1823 sauf la ferme monastique, le jardin des plantes médicinales et les celliers.
La ferme monastique abrite des expositions permanentes. On y explique maintenant la vie médiévale de façon simple et ludique !
L’abbaye a fêté ses 800 ans cette année mais l’AJP s’y est rendue fin juillet 2012 à l’occasion d’un concert donné lors du Festival International de la Musique Mécanique.
Entre une formation (excellente par ailleurs) de type « brass-band » et un limonaire (un vrai de chez Limonaire Frères), le moment fût émouvant. Dans les ruines de cette abbaye que même la Révolution avait épargnée, l’ambiance était étrange mais si sereine et propice à une méditation sur notre passé et encore et toujours sur notre patrimoine.
Pendant longtemps, on a pas su grand chose sur cette abbaye, probablement aussi parce que l’on ne s’y était pas intéressé. Un historien, Arnaud Delerce, s’est attaqué aux recherches en fonction des fouilles archéologiques.
L’histoire de l’abbaye et son domaine par ses archives par Arnaud Delerce (docteur en histoire de l’Ehess, chercheur associé au CIHAM/UMR 5648), forment le volume IV des Documents d’histoire savoyarde publiés par l’Académie chablaisienne (Thonon).
Voici maintenant offerte au public une autre étude approfondie sur Aulps. Elle porte sur ses archives, pillées par les habitants de Saint Jean d’Aulps peu après le départ des derniers moines en 1793. Afin de reconstituer l’exceptionnel chartrier d’Aulps, l’auteur s’est livré à une véritable traque aux parchemins prenant parfois la forme d’une enquête policière. Le résultat de ses investigations révèle l’influence décisive d’Aulps sur la naissance de Cîteaux, la lourde servitude naturelle exercée par la montagne ou encore l’importance du culte rendu aux reliques de Guérin, deuxième abbé d’Aulps et saint guérisseur du bétail. C’est dire si cette contribution majeure à l’histoire de l’Ordre cistercien et à celle de la Savoie médiévale s’adresse aussi bien aux historiens qu’aux amateurs d’histoire locale.
Après le DARA 33 (Document d’Archéologie et Rhône-Alpes et Auvergne) publié par la DRAC et paru en 2010 qui tirait le bilan des fouilles archéologiques, voici donc une autre étude scientifique consacrée cette fois aux archives d’Aulps. Un premier volume grand public (315 pages papier) traite en cinq chapitres du premier siècle de l’abbaye, du gouvernement du monastère, de son économie, de l’histoire des archives et étudie les contenus du chartrier reconstitué. Un deuxième volume (546 pages, exclusivement sur cd-rom inséré) contient l’édition de 663 actes, la plupart inédits ainsi qu’un recueil de fac-similés pour la période 1097-1307.
Avec une préface de Benoît Chauvin (CNRS) et un avant-propos de Jacques Chiffoleau (EHESS).
30 € à l’accueil de l’abbaye ou auprès de l’Académie chablaisienne.
Possibilité d’envoi : contact mail : [culture.abbaye@valleedaulps.com]
Abbaye Sainte Marie d’Aulps
G. LEVET
Voir la courte vidéo ci-dessous :