La réhabilitation de la ville de Fès, une ambitieuse initiative qui s’achève

Le programme de réhabilitation de la ville de Fès s’est achevé le 27 mai dernier en présence du Roi Mohammed VI et d’Irina Bokova, la directrice générale de l’Unesco. Le programme de restauration a été lancé par le Roi en mars 2013. 645 millions de dirhams ont été mobilisés dans le cadre de cette réhabilitation qui portait sur 27 sites et monuments historiques, près de 4000 bâtisses, des tanneries et des médersas érigées entre les 13 et 14ème siècles.

Fondée au IXe siècle et abritant la plus vieille université du monde, Fès a connu sa période faste aux XIIIe et XIVe siècles, sous la dynastie mérinide, quand elle supplanta Marrakech comme capitale du royaume. Le tissu urbain et les monuments essentiels de la médina remontent à cette période : médersas, fondouks, palais et demeures, mosquées, fontaines, etc. En dépit du transfert du siège de la capitale à Rabat, en 1912, elle garde son statut de capitale culturelle et spirituelle du pays. Il était plus que temps de se préoccuper de la réhabilitation de ce lieu extraordinaire.
C’est ainsi que les travaux de rénovation des monuments de la Médina de Fès ont été réalisés par des maâlmine (maîtres artisans).

Un programme royal

Après un travail de fourmi de plusieurs mois, la Médina de Fès a changé d’allure avec des ruelles et monuments historiques restaurés et réhabilités dans le cadre d’une vision alliant préservation du patrimoine et exigences modernes de management. Cette opération, s’inscrit dans le cadre du programme de restauration de la Médina de Fès, lancé par SM le Roi Mohammed VI en mars 2013 et exécuté par l’Agence pour le développement et la réhabilitation de la ville (ADER Agence de Dé-densification et de Réhabilitation de la médina de Fès) de Fès en tant que maître d’ouvrage délégué. Il est important de noter qu’il était prévu d’impliquer la population soit prés de 50% du coût des travaux pour les ménages qui voulaient consolider et restaurer leurs maisons avec une prise en charge totale de l’État de l’étude et de l’assistance technique par des architectes et des ingénieurs et des laboratoires. Et cela a marché !

On retrouve le bois de cèdre

Sur tout un circuit fortement fréquenté par les visiteurs et les touristes, on a installé plus de 254 auvents traditionnels qui ont été posés au niveau des commerces et plus de 80 portes en fer remplacées par des portes en bois de cèdre ainsi que 155 portes qui ont été rénovées pour mettre en valeur la noblesse du bois et matériaux utilisés.
Ces travaux de réhabilitation des ruelles de la Médina devraient améliorer les conditions de travail des commerçants, stimuler leur activité et surtout valoriser les abords et l’environnement des monuments de grande valeur historique réhabilités, qui en constituent l’écrin.

D’un investissement de plus de 615 MDH, le programme de restauration 2013-2018 concerne en tout 27 monuments et sites historiques de la Médina de Fès, près de 4.000 bâtisses menaçant ruine dont 1.729 de 1er degré, ainsi que des tanneries, des ponts et des médersas édifiées par la dynastie des Mérinides entre les 13e et 14e siècles.

Une valeur universelle exceptionnelle

La médina de Fès est considérée comme l’une des villes historiques les plus vastes et les mieux conservées du monde arabo-musulman. L’espace urbain non carrossable y conserve la majorité de ses fonctions et attributions d’origine. Elle ne représente pas seulement un patrimoine architectural, archéologique et urbain exceptionnel, mais elle véhicule aussi un mode de vie, des savoirs-faire et une culture qui persistent et se renouvellent malgré les divers effets des mutations des sociétés modernes.

Georges Levet d’après sources diverses (UNESCO, Maghreb, ADER).

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