La Ligurie créé sa marque « Artisans en Ligurie » pour protéger et mieux faire connaître ses plus anciens métiers.

Souvent éclipsée par Rome et Venise, la discrète Gênes n’en recèle pas moins des artisans d’exception dont la renommée dépasse souvent les frontières. Pour revaloriser leur savoir-faire ancestral elle a de surcroît créé un label d’excellence « Maestro Artigiano’ qui vient d’être attribué à 56 des meilleurs artisans de la région.

flag_of_italy.svg.png Leur point commun : travailler des matériaux et des procédés artisanaux transmis de famille en famille depuis des siècles en les adaptant à la vie d’aujourd’hui.
Comme le Damas né au 16ème siècle à Lorsica dans le Val Fontanabuona qui a fourni pendant trois siècles taffetas, laminés d’or et d’argent, et autre brocard aux grandes cours européennes. Chaque famille possédant un métier à tisser, l’habilité ancestrale à travailler la soie s’est ainsi transmise d’une génération à l’autre.

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Le Filigrane

Le Filigrane, né à Gênes au 14ème siècle était, lui, traditionnellement utilisé comme ornement, inséré dans les espaces vides entre pierres semi-précieuses et le dessus des objets. Spécialité des habitants de campo Ligure, il est aujourd’hui traditionnellement associé à la technique d’orfèvrerie artisanale dans la fabrication d’objets inspirés de la tradition et de l’âme du territoire.

La céramique

La céramique, elle aussi choisie pour représenter le Label « Artisans de Ligurie » apparaît au 12ème siècle à Savona puis à Albisola et à Gênes où elle participe à l’éclosion de la faïence. S’inspirant des décors de l’Italie centrale au début, elle va progressivement adopter des sujets du moyen-orientaux, puis ceux des calligraphies naturalistes composées de plantes lacustres, pagodes, oiseaux de la porcelaine chinoise pour décrire à la fin du siècle baroque la vie des grands peintres Gênois.

Créer près de Savone une académie internationale du Verre

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Le travail du verre, si réputé mondialement est né en Ligurie au 12ème siècle dans la foulée des moines bénédictins provençaux qui s’installèrent dans l’île de Bergeggi où les artisans verriers produisaient à la main des décorations pour les églises, les hospices et la vaisselle précieuse destinée à la table et aux vitraux des nobles. Altare, Albisola et Varazze furent les centres de cet art qui explosa grâce à l’introduction des fours à plusieurs bouches, à la haute qualification de la main d’œuvre et à l’acquisition de techniques due aux contacts avec les artisans vénitiens. Aujourd’hui, La Ligurie compte beaucoup sur ces spécialistes du soufflage du verre installés dans l’ïlede Murano. Comme la famille Ballarin, une vraie dynastie née en 1440 à Spalaton en Dalmatie, qui travailla pour les cours italiennes et les milieux artistiques les plus élevés. Leur descendant Giuseppe Ballarin qui vient d’obtenir le label « Maître Artisan »‘ veut relancer à Savone avec le Musée du Verre une académie internationale du Verre ouverte aux jeunes du monde entier en s’appuyant sur le savoir-faire d’un artisanat ancré dans le territoire.

Le Macramé

Le Macramé cet ancien art de nouer des nœuds d’origine arabe apporté par les marins, a été adopté sur la côte ligure par des artisans du textile nombreux dans la région qui l’exportèrent jusqu’ à Constantinople tel Giuseppe Perazzo en 1680. Adapté en une version typiquement ligurienne par Maria Pichetti di Chiavari, il est longtemps resté une occupation familiale. Dépassé par l’industrialisation il fait lui aussi partie de ces valeurs d’excellence du passé un peu oubliées que la Ligurie tente aujourd’hui de réhabiliter en les travaillant autrement afin d’attirer des vocations nouvelles dans une région touchée par la désindustrialisation rampante.

Investir sur les jeunes est une carte qui, à l’heure de la Globalisation, mérite
largement d’être jouée explique  » Edoardo Rixi chargé du Développement économique au Palais de la Région Ligure.

L’Ardoise

Enfin l’Ardoise, matériau noble de la Région de Gênes, partout présente, fait elle aussi partie intégrante de l’histoire et du Patrimoine. Ses premières traces remonteraient à l’époque préromaine, dans le territoire dei Chiavari, mais c’est en 1176 que des documents officiels attestent de son utilisation concrète. C’est au 17ème siècle qu’elle acquît ses lettres de noblesse et exploitée dans le Val Fontanabuona. Partout présente dans la ville de Gênes, du pavage des ruelles à la construction des maisons et monuments, elle donne à la ville ce cachet si particulier que la Ligurie veut aujourd’hui promouvoir.

AMG

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