LA CHAUX DE FONDS/LE LOCLE : LE PATRIMOINE HORLOGER

CAPITALE MONDIALE DE LA MONTRE HAUT DE GAMME, LA CHAUX-DE -FONDS/LE LOCLE SONT AUSSI DE DYNAMIQUES MÉTROPOLES CULTURELLES.

C’est une architecture où la lumière est reine et un plan urbain qui facilite la circulation : tel a été imaginé l’ensemble urbanistique de la Chaux-de-fonds et du Locle construit par et pour l’horlogerie et inscrit en 2009 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Une consécration pour ces deux cités jumelles nées dans les montagnes neuchâteloises au carrefour de la France et du Jura historique qui, détruites par l’incendie au 18ème siècle, seront reconstruites par leurs habitants non pas sur leurs ruines mais selon un plan complètement novateur pour l’époque dans le but de faire durer une tradition horlogère au savoir-faire unique. Ainsi va naître de cette réflexion collective et pragmatique une ville ouvrière avant-gardiste d’apparence austère mais humaniste, ouverte au progrès et aux idées nouvelles, fille des Lumières marquée par l’émergence des mouvements anarchistes et révolutionnaires issus du capitalisme triomphant. Mais ici, contrairement à la Grande-Bretagne de l’époque (voir Dickens !), pas de taudis ou d’ateliers insalubres, mais une volonté farouche de favoriser le bien-être à long terme de cette aristocratie ouvrière de l’horlogerie décidée à donner un sens à leur cité. Sécurité, salubrité et équité seront ici les grandes lignes directrices de la construction urbanistique au cours des ans.

Un urbanisme du 19 ème siècle au service d’une industrie horlogère

Ainsi le bâti de La Chaux-de-Fonds, intimement lié à l’histoire ouvrière locale, témoigne aujourd’hui encore des liens étroits entre la tradition horlogère et le paysage urbain. Dans les immeubles conçus pour capter partout la lumière, les ateliers d’horlogerie côtoient les logements d’ouvriers installés à même l’habitation. Passée rapidement de l’artisanat à l’industrialisation La Chaux-de-Fonds devient à elle seule au 18 ème siècle une véritable usine que Karl Marx baptisera pour la postérité ‘La Manufacture’ un surnom devenu aujourd’hui une signature mondialement reconnue.

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En 1834, soucieux d’encadrer la croissance rapide de la ville, l’ingénieur Charles-Henri Junod imagine et dessine un plan d’expansion urbain continu et rectiligne, dessinant les rues en damier pour favoriser l’hiver la circulation d’un atelier à l’autre d’une production disséminée aux quatre coins de la cité. En 1876, lors de l’exposition Universelle de Philadelphie aux Etats-Unis les horlogers découvrent les machines-outils. Elles permettront de produire plus de pièces tout en modernisant l’outil de production. La ville va alors exporter dans le monde entier. De nouvelles fabriques, sont construites le long des rues favorisant une proximité directe d’immeubles ouvriers et de maisons plus cossues habitées par les patrons. Une proximité étonnante pour l’époque, et une mixité urbaine et sociale qui prévaut aujourd’hui encore constituant l’une des grandes singularités de cette cité. Sa tradition et son savoir-faire horloger reconnus lui feront traverser les différentes crises socio-techniques et économiques du monde contemporain comme celle provoquée par l’émergence en Asie de la montre à quartz .Une épreuve qui n’empêchera pas la Chaux-de-Fonds de s’imposer comme capitale mondiale de la montre. « Avec le recul La planification raisonnée, pragmatique et ouverte de l’espace urbain a favorisé le développement durable de sa mono-industrie » reconnaît Jean-Daniel Jeanneret, architecte du patrimoine de la ville, chef de projet du dossier Unesco et gestionnaire du site. Cette cité unique verra naître l’un des grands maîtres de l’architecture moderne, un certain Le Corbusier. Il sera influencé par les fenêtres en bandeau orientées soleil, les rues aux lignes droites, la rationalité de l’ensemble urbain, les qualités de précision et le souci d’économie légendaires de ses ouvriers horlogers .

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L’inscription sur la liste Unesco n’a pas seulement renforcée la protection et la mise en valeur de ce patrimoine exceptionnel ; elle a aussi boosté la notoriété des branches horlogère et microtechnique, toutes deux issues de la même tradition et du même savoir-faire. Favorisée par le label Unesco, une dynamique culturelle autour de la montre s’est développée ces dernières années favorisant des manifestations telle la » Route de l’Horlogerie » jalonnée de musées exceptionnels ou « Les Journées du Patrimoine Horloger » qui depuis 2010 permettent au public de visiter ateliers et manufactures où sont conçues et fabriquées les plus belles marques du monde.

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Organisée tous les deux ans par le bureau de candidature de La Chaux-de-Fonds/Le Locle cette manifestation attire des plus en plus de visiteurs internationaux comme en témoignent l’incessant ballet d’avions sur l’aéroport lui aussi dynamisé. Enfin retombée non négligeable en terme d’emplois, le secteur de la réparation de la montre un temps marginalisé est aujourd’hui devenu une activité à part entière prisée du monde entier. »

A.M. Granier

www.neuchateltourisme.ch

www.myswitzerland.com

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