« Suivant moi, la chapelle expiatoire est un vrai chef- d’oeuvre, surtout les portiques de l’entourage d’une composition si ferme et si caractéristique. Si le malheur voulait que la politique l’emportât sur l’art, je regarderais la démolition de cette chapelle comme un acte réel de vandalisme ». Et heureusement Charles Garnier vit son voeu exhaucé et la Chapelle expiatoire, quoiqu’aujourd’hui discrètement tapie entre de hauts immeubles hausmanniens, existe toujours avec son charme presque désuet d’un bâtiment du début du XIXème siècle. Construite par Pierre François Léonard Fontaine entre 1815 et 1826, elle a été dédiée à la mémoire de l’exécution de Louis XVI et de Marie-Antoinette, à qui on doit aujourd’hui bien cela. C’est une enclave dans un quartier et dans un square au coeur du Paris affairé.
Le guide revient sur les raisons historiques de la construction de la Chapelle expiatoire, soulignant que « la Restauration choisit de privilégier l’expiation du régicide, non de conserver la mémoire des nombreuses victimes de la Révolution ». Elle aurait pu célébrer les deux, mais Restauration oblige !
Un passage du guide pose la question de son style architectural : la Chapelle est-elle de style néoclassique ? Il la compare à d’autres bâtiments tels que l’église San Francesco di Paola de Naples et l’intérieur du Panthéon de Rome. Son style et son architecture sont décortiqués ce qui fait de ce guide un document percutant sur un monument parisien somme toute fort méconnu.
Auteur: Jean-Philippe Garric
Monum/Editions du patrimoine, collection Itinéraires, Paris, 2006.