La cathédrale de Sens a 850 ans

Après les 800 ans de la cathédrale de Reims, voici les 850 ans de la cathédrale de Sens, première véritable cathédrale gothique.

Une conférence de presse était prévue le 4 février ; nous avons reçu l’info seulement ce jour ! Pratique pour déplacer les journalistes de Paris ou d’autre part…
Donc, nous vous donnons ici quelques éléments afin de mieux connaître cette cathédrale.

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La première église située à l’emplacement de l’actuelle cathédrale saint Etienne de Sens est édifiée vers les VI-VIIe siècles. Une autre lui succède au IXe siècle. Incendiée en 968, elle est immédiatement reconstruite. L’archevêque Seguin la consacre en 982. Les somptueux édifices romans qui s’élèvent dans la région au XIe siècle ont tôt fait de la surpasser. Lorsqu’il prend sa charge en 1122, l’archevêque Henri Sanglier décide donc d’abattre l’édifice carolingien pour y construire ce qui constitue l’une des premières cathédrales gothiques.

L’église est en grande partie achevée lors de sa consécration par le pape en 1164.
C’est à cette époque que la cathédrale de Sens accueille un prestigieux exilé : l’archevêque de Canterbury, Thomas Becket, en conflit avec le roi d’Angleterre Henri II. Il reste en Bourgogne jusqu’en 1170, après avoir également séjourné à Pontigny, avant de se faire assassiner dans sa cathédrale de Canterbury le 29 décembre 1170.

A la fin du XIIIe, l’achèvement est total. Les choix effectués à Sens sont en effet contemporains de ceux qu’effectue Suger à Saint-Denis. Plusieurs innovations (absence initiale de transept, voûtement d’ogives étendu à tout l’édifice, grandes baies des collatéraux) se combinent avec des choix plus conservateurs (alternance des supports, murs épais). Rapidement, Sens « essaime » : ces choix architecturaux sont adaptés à Senlis, Noyon…
En 1184, un incendie détruit quelques voûtains. On en profite pour rehausser la voûte et agrandir les fenêtres (vers 1230).

La cathédrale est alors au faîte de son prestige et elle accueille le mariage de Louis IX avec Marguerite de Provence. Quelques décennies plus tard (vers 1267-1268), la tour d’angle sud-ouest s’écroule avant d’être immédiatement reconstruite. Des chapelles sont progressivement ajoutées aux bas-côtés de la nef (fin du XIIIe) et au déambulatoire (XIVe). Au XVe et XVIe siècle, un transept vient se greffer sur l’édifice. Les travaux, confiés à l’architecte Martin Chambiges (l’architecte des transepts de Beauvais et de Senlis), sont effectués dans la dernière décennie du XVe siècle pour le bras sud et au début du XVIe pour le bras nord.
Peu après on ajoute un étage à la tour sud, qui, tout comme la tour nord, n’a jamais reçu la flèche de pierre initialement prévue. Au sommet de la tour sud, on aménage un campanile, chargé d’abriter l’horloge. Les modifications ultérieures concernent surtout l’aménagement intérieur.

La Révolution cause de grands dommages à l’édifice, notamment aux sculptures des portails. La flèche du transept est également abattue. Au XIXe siècle, on procède à plusieurs restaurations, les plus importantes étant confiées à l’architecte Robelin. Celui-ci juge opportun de détruire les chapelles latérales du XIIIe siècle pour leur en substituer d’autres, à la configuration quelque peu étrange.

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