Le « centre spirituel et culturel orthodoxe » russe, surplombé par les cinq bulbes dorés de sa cathédrale, a été inauguré mercredi à Paris par le ministre russe de la Culture, en présence de responsables politiques français mais sans Vladimir Poutine, qui avait annulé la semaine dernière sa visite prévue de longue date, en pleine brouille entre Paris et Moscou sur la Syrie.
On ne voit qu’elle, surplombant le quai Branly et le pont de l’Alma de ses cinq bulbes dorés, à deux pas de la Tour Eiffel. Le chantier de la nouvelle cathédrale russe orthodoxe, financée rubis sur l’ongle par le Kremlin à hauteur de 150 millions d’euros sur l’ancien site de Météo France, est arrivé à son terme.
Vladimir Poutine a salué en ce centre un « témoignage visible des liens culturels et humains franco-russes » et un symbole du « désir des peuples de nos deux pays pour un dialogue et une coopération constructifs ». Le président russe, qui a qualifié la réalisation du projet de « très difficile », a remercié les autorités françaises pour leur « soutien continu ». Le patriarche de Moscou et de toute la Russie, Kirill, absent, était représenté par Mgr Antoine, évêque de Bogorod.
Sur l’ancien site de Météo-France, quai Branly
Le centre orthodoxe, vaste complexe aux bulbes dorés dominant la Seine, a été dessiné par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Il est situé quai Branly, sur la rive gauche de la Seine, entre la Tour Eiffel et les Invalides.
Outre l’église, qui ne sera dotée de son iconostase (cloison intérieure revêtue d’icônes) et de ses fresques permanentes qu’en 2017, l’édifice comprend un centre culturel (librairie, salles d’exposition et cafétéria), une maison paroissiale comportant un auditorium de 200 places et des appartements, les bureaux du service culturel de l’ambassade de Russie, et une école bilingue franco-russe.
Ce projet de « centre spirituel et culturel orthodoxe russe », né en 2007, avait fait controverse. Certains intellectuels y voient en effet un pur outil de propagande.
Les futurs occupants du site – le diocèse orthodoxe russe de Chersonèse, rattaché à Moscou – mettent désormais les bouchées doubles pour que l’inauguration religieuse, prévue cette fois le 4 décembre en présence du patriarche Kirill, puisse avoir lieu dans les meilleures conditions.