La maison Duvelleroy est une maison d’éventails fondée à Paris en 1827 par Jean-Pierre Duvelleroy et rachetée en 1940 par Jules-Charles Maignan. C’est une des rares maisons d’éventaillistes à avoir subsisté en France après la Seconde Guerre mondiale.
Autrefois capitale de l’éventaillerie, Paris ne compte en 1827 guère plus de quinze fabricants. Cette année-là, un homme décide pourtant d’y établir sa propre maison d’éventails. À 25 ans, Jean-Pierre Duvelleroy est en effet persuadé que cet accessoire devenu désuet après la Révolution française va connaître un nouvel essor. La demande d’éventails en Amérique latine, premier marché d’export pour les fabricants français, l’aide à débuter. Après avoir créé un éventail figurant la famille royale d’Angleterre d’après l’œuvre de Winterhalter, Duvelleroy est nommé fournisseur officiel de sa majesté la reine Victoria, et ouvre une succursale à Londres. Très vite, les éventails de la maison sont exportés dans toutes les cours d’Europe. En 1853, Duvelleroy se voit confier la réalisation d’un éventail pour la corbeille de mariage d’Eugénie de Montijo. La maison est nommée fournisseur exclusif de la ville de Paris. À ce titre, elle réalise les éventails offerts aux épouses de chef d’État en visite officielle, telles que l’impératrice de Russie, la reine de Suède, la reine du Danemark ou la reine de Bulgarie.
En 1940, Jules-Charles Maignan, ancien des Galeries Lafayette, reprend la maison auprès des arrière-petits enfants du fondateur. Madeleine Boisset, longtemps élève de Georges Duvelleroy, garantit un temps la continuité du savoir-faire. Jusqu’à ce qu’advienne une tragédie : son activité de Résistante découverte, elle est déportée au camp de Ravensbruck. Elle meurt en 1945. C’est auprès d’elle que le jeune Michel Maignan, actuel héritier de la maison, a découvert le monde de l’éventail.
Duvelleroy est l’une des seules maisons d’éventails à avoir perduré après-guerre. Peu à peu, l’éventail a délaissé les mains des femmes pour devenir l’apanage de collectionneurs. Par devoir de mémoire, Michel Maignan a conservé le fonds Duvelleroy que son grand-père lui a transmis en 1981. Ce fonds comprend les éventails, les outils de fabrication, les matières et le mobilier de la maison rassemblés depuis la fondation de cette dernière en 1827. En 2010, Michel Maignan s’associe à deux jeunes femmes issues des domaines du luxe et de la mode pour relancer, à travers la Maison Duvelleroy, la création d’éventails de haute façon.
En 2012, Duvelleroy est labellisé Entreprise du Patrimoine Vivant.
…MAIS UNE RELÈVE EST DORÉNAVANT BIEN EN PLACE : SYLVAIN LE GUEN EST LA !
Etre éventailliste au XXIe siècle, c’est honorer la créativité du passé et enrichir la modernité d’émotions qui lui ressemblent.
C’est créer l’objet qui s’ouvre et se referme, donne aux mains une contenance, aux visages un abri de pudeur et à la climatisation une alternative exquise.
Il y a de l’art dans cet artisanat sublime, mais surtout de la poésie. Mille et une facéties de matières, de motifs et de savoir-faire pour jouer avec l’air du temps et embellir la vie.
Une création de Sylvain Le Guen utilisant de la dentelle
Les éventails de Sylvain Le Guen rendent hommage à ce que nous avons de plus précieux, notre capacité à nous émerveiller comme des enfants.
Sylvain Le Guen a 37 ans. Il est tombé « dans la marmite » à l’âge de 8 ans. Il n’a pas arrêté de concevoir, de fabriquer des éventails, tous aussi originaux les uns que les autres. Mais il a également agi en véritable chercheur afin de trouver les traçes du passé. Ainsi peut-il montrer à ses visiteurs des planches de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert concernant les éventails.
Il fournit maintenant autant des particuliers que des studios de cinéma. Nous l’avons rencontré à Vichy au cours des fêtes Napoléon III, là où se tenait une magnifique et rare exposition d’éventails réunissant des pièces exceptionnelles provenant de collectionneurs privés mais aussi du fameux Fan Museum de Londres.
Voici donc une présentation de Sylvain Le Guen pour l’AJP.
SYLVAIN LE GUEN, UN DES SEULS EVENTAILLISTES DE… par AJPAT
Maison Sylvain Le Guen
Atelier Sylvain Le Guen
43 rue de la Roquette
75011 Paris
slg@sylvainleguen.com
06 63 16 49 28