A l’initiative de Véronique Hamel, membre du Conseil d’administration, une douzaine de membres de l’AJP a pu découvrir le 2 juin dernier à Paris, la première église protestante œcuménique non-missionnaire établie en dehors des États-Unis d’Amérique dès 1814, puis la cathédrale américaine de la Sainte-Trinité de culte anglican.
Une petite colonie anglophone protestante avait été autorisée sous la protection de Talleyrand à prier dans l’Oratoire du Louvre (Eglise réformée de France). Puis, une première chapelle américaine est construite rue de Berri près des Champs-Elysées dans ce quartier qui était alors pauvre. S’ensuivit la construction sous la direction de l’architecte Carroll Greenough de l’église américaine actuelle dès mars 1926 et consacrée en septembre 1931. Des membres de plus de 40 pays, représentant plus de 35 traditions confessionnelles différentes la composent.
Reçus par Rebecca Brite et Alison Benney, les membres de l’AJP ont pu découvrir ce sanctuaire basé sur un plan gothique et son orgue aux 3 328 tuyaux fabriqués à la main à l’usine Beckerath de Hambourg (Allemagne) avec son buffet du maître artisan Gunther Hamann qui a passé plus de 900 heures à en sculpter les ornements. A droite du choeur, dans une petite chapelle, se trouve un « Christ regardant au-dessus de Jérusalem », un tableau de l’artiste expatrié canadien Frank M. Armington. Deux vitraux créés dans les studios new-yorkais de Louis Comfort Tiffany et classés monuments historiques comptent parmi les rares à être conservés dans une église hors des Etats-Unis d’Amérique. Les vitraux supérieurs sont conçus par Charles J. Connick avec l’aide du pasteur, Joseph W. Cohran et fabriqués par des artistes français à Paris et à Chartres. Au dernier étage, d’autres sont classés par ordre chronologique, en commençant par l’Ancien Testament et les patriarches et terminant avec l’alliance de foi franco-américaine. Un mémorial de guerre représente les généraux George Washington et Lafayette, un soldat français de 1781 et un soldat américain de 1917.
Cette église fut aussi la première à accueillir en France les Alcoholics Anonymous après la diffusion par le quotidien France-Soir durant l’été 1960 du grand reportage à New York de Joseph Kessel (1898-1979) afin d’apporter un remède à une maladie aujourd’hui reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé (O.M.S.). L’académicien deviendra le premier Président du Conseil d’administration des Alcooliques Anonymes. Les 19 et 20 novembre 2022, les A. A. célèbreront, en français et en anglais, leur 62e anniversaire au Futuroscope de Poitiers (Nouvelle-Aquitaine). En 2002, les A.A. ont été distingués par la médaille vermeil de l’Académie nationale de médecine.
Eglise américaine 65, quai d’Orsay Paris VIIe
Paris – New York – Colmar : La Liberté éclairant le monde
Après avoir emprunté le pont de l’Alma, une partie du groupe passe devant une réplique exacte de la flamme de « La Liberté éclairant le monde » érigée dans la rade de New York (U.S.A.). Elle est offerte au peuple français par des donateurs du monde entier -dont la multinationale Allied-Signal Inc. aujourd’hui Honeywell Inc.- en symbole de l’amitié franco-américaine à l’occasion du centenaire de l’International Herald Tribune en 1987. Une partie de la place est notamment devenue un autel à la mémoire de la princesse de Galles, Lady Diana, après sa mort accidentelle avec son compagnon, Dodi Al-Fayed, le 31 août 1997 dans le tunnel passant sous le pont de l’Alma. Alentour, des « cadenas de l’amour » y ornent des chaînes… C’est aussi le point de départ de l’avenue de New York qui longe la Seine jusqu’ à une autre réplique de la statue de la Liberté sur l’île aux Cygnes (XVe). D’autres prennent place près d’un chêne planté à la mémoire des victimes du 11-Septembre au jardin du Luxembourg (VIe), aux musées d’Orsay (VIIe) et des Arts et Métiers (IIIe), en miniature sur Le Centaure de César à la place Michel Debré (ancien carrefour de la Croix-Rouge – VIe). Depuis 2004, une réplique honore aussi la mémoire du sculpteur alsacien, Auguste Bartholdi (1834-1904) dans sa ville natale : Colmar.
S’ouvre ensuite la porte de la cathédrale américaine de la Sainte Trinité (VIIIe) de culte anglican qui sert à la Convocation des Eglises épiscopaliennes en Europe de l’Eglise épiscopalienne des Etats-Unis d’Amérique. Viviane de Boutiny, membre de l’AJP, nous livre les détails de cette visite sur son blog « Choses vues« , dédié à la mémoire du célèbre auteur dramatique, poète et écrivain, doyen de l’Académie française, Victor Hugo (1802-1885) : « C’est grâce aux dons de la communauté chrétienne américaine que l’architecte anglais Edmond Street, grand spécialiste du style néo-gothique, pût diriger les travaux pendant 4 ans. Elle fut consacrée le 25 novembre 1886, jour symbolique de l’inauguration de la Statue de la Liberté. Un magnifique retable datant du XVe siècle ainsi que 2 orgues, de splendides vitraux aux vives couleurs inspirés du Te Deum. Ne pas oublier de visiter le petit cloître dédié aux morts des dernières guerres. Les messes célébrées en musique y sont nombreuses. Consulter leur site pour voir l’agenda de leurs multiples concerts et des visites de cette magnifique cathédrale. On peut assister à des concerts gratuits tous les dimanches à 15 heures. »
Cathédrale américaine de la Sainte-Tinitié 23, avenue Georges V – Paris VIII.
Légendes des photos (de gauche à droite et de haut en bas) :
A l’église américaine :
1. Des membres de l’AJP accueillis à l’église américaine par Rebecca Brite.
2. L’orgue installé en 1988 par la manufacture Beckerath de Hambourg. En dessous, l’autel et les marches en marbre italien.
3. Dans la chapelle Pendleton, une plaque sculptée par Richard Wessel montre l’ancien directeur musical Edmund Pendleton, avec un vers de son hymne « Come, Ye Blessed » et les dates de son service à l’église.
4. Les fenêtres de la chapelle ont été offertes par la famille Twyeffort en 1957 pour célébrer le centenaire de la fondation de l’église.
5. En face des fenêtres de la chapelle se trouve « Christ regardant Jérusalem », un triptyque de Frank Armington.
6. La fenêtre Tiffany intitulée « Contemplation » installée dans la chapelle originale de la rue de Berri en 1901.
7. De gauche à droite : les tuyaux restants de l’orgue de 1931, le vitrail des Œuvres du Christ, l’orgue de 1988 avec la rosace de la Crucifixion au-dessus, et le vitrail de la Passion.
8. Le Verbe » de Louis Comfort Tiffany, classé par la France comme monument national et installé dans la chapelle originale de la rue de Berri en 1901.
9. Chacun des deux plus petits vitraux de l’église, sur les escaliers menant au balcon, montre un séraphin aux nombreuses ailes.
10. Une vue depuis le balcon en noir et blanc.
11. Le vitrail de l’amitié franco-américaine, vu depuis le balcon. En uniformes bleus de la guerre d’Indépendance, au milieu, le général Washington (à gauche) et le général Lafayette.
12. Le vitrail missionnaire avec Jésus et les missionnaires bibliques dans la colonne centrale, flanqués par des missionnaires historiques en Asie, en Europe, en Afrique et aux Amériques.
A la cathédrale américaine de la Sainte-Trinité :
- Des membres de l’AJP accueillis dans le Parish Hall.
2. Le choeur de la cathédrale américaine de la Sainte-Trinité.
De 3 à 11 : Le cloître mémorial des deux conflits mondiaux (1914 – 1918 & 1939 – 1945) :
Cliché 3 : « Seigneur, reçois entre Tes mains tous les héros morts en Europe pour la Liberté et la Justice pendant les deux guerres mondiales. »
Clichés 5 & 6 : « A la mémoire de nos morts, ces Américains qui pendant la Grande Guerre de 1914-1918 franchirent les mers avec deux millions de leurs camarades et firent le suprême sacrifice combattant aux côtés de leurs alliés pour leur patrie, pour l’humanité, pour Dieu ce monument est consacré avec reconnaissance et fierté. Ils ne préfèrèrent pas leur vie à la mort. Que la lumière éternelle luise sur eux. »
Cliché 9 : Croix-Rouge américaine 194 membres
Clichés 10 & 11. Seconde Guerre mondiale – Cimetières militaires américains : Epinal 5610 * Henri-Chapelle 8346 * Lorraine 10775 * Luxembourg 5344 * Pays-Bas 9884 * Normandie 10629
12. « A little child shall lead them » (Traduction : « Un petit enfant les conduira ») – Prophète Esaïe 11-6
© Véronique Hamel