Saint-Maurice est à l’origine, en 1863, un centre de concessions agricoles. En 1867, l’administration pénitentiaire décide d’implanter une usine à sucre et à distiller. Un camp s’organise autour de la sucrerie-distillerie qui produit du sucre (jusqu’en 1894), du tafia (alcool de mélasse) et du rhum jusqu’à sa fermeture en 1949. Il s’agit de la première distillerie de Guyane. Les plans du XIXe siècle et les photographies du siècle suivant précisent l’organisation pénitentiaire autour de l’usine : bâtiments annexes à l’usine, quartier des surveillants, quartier des transportés, quartier du personnel libre…
UN PATRIMOINE ARCHITECTURAL INSOUPÇONNÉ
Alors que les inventaires patrimoniaux avaient jusqu’à présent considéré qu’il ne restait aucun vestige du camp, il a fallu la démolition des bâtiments d’une scierie qui s’était installée par la suite sur la parcelle, et le défrichage des lieux alentours pour se rendre compte que le rez-de-chaussée de l’ancienne caserne des surveillants était toujours en élévation. D’après un rapport d’inspection de 1883, le bâtiment est en construction depuis deux ans. Il apparaît sur le plan d’ensemble le plus ancien, daté de 1884.
L’archéologie des bagnes en Guyane est un domaine de recherche en plein essor.