De Dresde et Leipzig à Vincennes

Voyage de presse à Leipzig et Dresde du 23 au 25 octobre 2006

groupevitrine-leipzig200.jpgDouze journalistes, membres de l’AJP, ont participé du 23 au 25 octobre au voyage de presse organisé à Leipzig et Dresde (Allemagne) par notre association à l’occasion du Salon Denkmal, premier salon européen de la restauration et de l’entretien du patrimoine, qui se tient tous les deux ans dans le Palais de la Foire de Leipzig.

La première journée avait été consacrée à une visite de Leipzig sous la conduite de responsables de l’urbanisme, et s’était achevée par une visite de l’Opéra de la ville, que dirige le Français Henri Maier,
longtemps directeur de l’Opéra de Montpellier. Ville de foire.
La deuxième journée fut consacrée à la visite de Dresde, et de ses monuments reconstruits après les destructions de la guerre. Le groupe a bénéficié d’une visite privée de la célèbre « Voute verte », musée renfermant les trésors des princes de Saxe, réouverte depuis quelques semaines à peine. vuechateau.leipzig200.jpgVisite aussi de la Frauenkirche, la grande et célèbre église baroque détruite par la guerre, et rebâtie à l’identique ces dernières années, flambant neuve quelques mois à peine après son inauguration.

Visite du château de Vincennes le 14 septembre 2006

Donjon de Vincennes : quand l’AJP fait son siège…
vincennes-donjon200.jpgVincennes, c’est un monde, une cathédrale, enchâssée dans un monument civil d’une ampleur unique en Europe. Le découvrir en avant-première, au terme d’un chantier techniquement exemplaire, encore que trop long (près de dix huit ans !), c’était pour notre association un privilège (acquis de haute lutte par notre président, Michel Schulman !), le signe d’une année aboutie et pour « l’AJP » une nouvelle marque de maturité. Accueillis par les anciens ministres de la Culture et de la Défense, Jean-Philippe Lecat et François Léotard, dont les ministères sont affectataires du fameux donjon, -Lecat, président de la Commission interministérielle du château de Vincennes étant à l’origine du projet de restauration- une bonne cinquantaine de nos affiliés, entreprit donc de passer pont-levis et barbacanes, avant de colimaçonner pendant trois heures dans les pas de l’immense souverain qui édifia la merveille en moins de dix ans.

A la fin de la visite de l’AJP, était prévue une conférence de presse qui se déroula dans le Pavillon du roi à l’étage de l’antichambre de la Reine, seul vestige des splendeurs que Philippe de Champaigne, Michel Dorigny l’italien Borzone et quelques d’autres déployèrent ici.

Visite de la Monnaie de Paris, première manufacture et dernière usine de Paris le mardi 5 septembre 2006

monnaie-visite200.jpgC’est à 11 heures précises qu’une quarantaine de membres de l’AJP se sont retrouvés mardi 5 septembre, Quai Conti, à la Monnaie de Paris, l’un parmi les plus beaux monuments néoclassiques du XVIIIème siècle. La visite des bâtiments historiques et des ateliers de fabrication était proposée par l’AJP, à l’occasion de la publication du livre de Dov Zérah, directeur des monnaies et médailles : “La Monnaie de Paris (12 siècles d’histoire)”. En franchissant le seuil de cet hôtel, les journalistes ont pu apprécier ce lieu prestigieux, gardien des fabrications monétaires, dépositaire d’un savoir-faire unique dans le travail du métal, la taille directe dans l’acier, la fonte et la frappe des médailles. “La Monnaie de Paris est la plus ancienne institution française et probablement du monde. C’est Charles le Chauve qui implanta à Paris le premier atelier monétaire. Son installation Quai de Conti remonte à 1775”, annonce Dov Zérah. Dès le départ, l’hôtel de la Monnaie a été conçu pour abriter une manufacture de monnaies. Réalisé par l’architecte Jacques Denis Antoine, la Monnaie de Paris n’a pas l’élégance ondoyante de son voisin l’Institut de France. Ici, les bâtiments sont simples, dénudés, fonctionnels.

Direction d’administration centrale rattachée au ministère de l’Économie, des Financesmonnaie-medailles130.jpget de l’Industrie, la direction des monnaies et médailles est tout à la fois un service public régalien, une industrie, une image de marque, un musée qui retrace un grang voyage dans le temps, et un espace de création artistique : 384 personnes y travaillent dont 248 ouvriers en atelier de production.
De 1500 à 2000 pièces de monnaies de collection en métal précieux or et argent sortent de ces ateliers, par jour selon commande, au terme d’un processus complexe et sophistiqué. “À la frappe de l’euro, nous sortions 12 millions de pièces par jour”, estime-t-on à l’hôtel des Monnaies. Nous sommes loin des premières frappes à la taille, en plusieurs étapes.

La Monnaie de Paris développe également ses activités à l’export, notamment en direction des pays africains, dont elle est un partenaire important en matière de monnayage. “En 2005, nous avons reçu une commande de la part de la l’Afrique centrale (BEAC) de 1,4 milliards de pièces”, indique Dov Zérah. La commande passée concerne toutes les gammes de pièces.

Engagée dans un système de réforme, la Monnaie de Paris changera de statut en 2007 pour devenir un Etablissement public industriel et commercial (Epic).

Annik Bianchini

– Voyage de presse dans les Causses et Cévennes du 6 au 8 juin 2006.
Objet: classement au patrimoine mondial

L’AJP a organisé un voyage de presse dans les Causses et Cévennes en prévision d’un éventuel classement au patrimoine mondial. La décision sera prise à Vilnius en Lituanie à la mi-juillet.

Le territoire des Causses et Cévennes, candidat au classement, concerne 3 régions: Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées et Rhône-Alpes, 5 départements : Ardèche, Aveyron, Gard, Hérault et Lozère, près de 250 communes ainsi que le parc national des Cévennes et le parc régional des Causses. Une population peu nombreuse puisque la moyenne se situe entre 2 et 3 habitants au km2. hauterive200.jpg
Le classement s’étend donc au concept de patrimoine non seulement bâti mais aussi paysager et la candidature à l’UNESCO se fait au titre du « patrimoine culturel vivant évolutif ». Ce qui signifie clairement que la présence de l’Homme, ses activités culturelles et économiques font partie du cahier des charges de ce classement.
Ainsi le voyage de presse des journalistes de l’AJP a-t-il permis de mieux comprendre l’Homme dans ces territoires qu’il a modifiés et façonnés au cours des âges.

Trois jours n’ont pas été de trop pour découvrir et comprendre les Causses et Cévennes et les enjeux de ce classement. On soulignera d’abord la forte mobilisation des responsables politiques qui ont sû gommer leurs différences et présenter une unité qui parle en faveur du classement.

Mais la difficulté a été de choisir les lieux de reportage. Evidemment, le Larzac Templier et Hospitalier s’imposait d’autant qu’il était le point de départ de cette idée de classement. Et le professeur Léon Pressouyre d’expliquer le patrimoine de La Cavalerie, de la Couvertoirade, Sainte-Eulalie de Cernon et Saint-Guilhem le Désert. Mais le patrimoine bâti touche aussi des monuments plus discrets tels que le Musée du Désert avec son histoire de la résistance protestante, des villages au charme certain tels que celui de Hauterives sur le Tarn, des fermes « aragonaise » en plein coeur du Causse de Sauveterre qu’heureureusement le Conseil général a décidé de restaurer. Et tant d’autres villages…aragonaise200.jpg

Mais ce classement se fait aussi au titre du patrimoine naturel paysager dont on comprend le sens profond en visitant la région. Les grandes étendues qu’on se croirait parfois au bout du monde avec des belvédères inoubliables, le parc national des Cévennes, le parc régional des Causses mais aussi les gorges profondes du Tarn, de la Dourbie et de la Jonte qui ont balafré le paysage.

Et enfin l’activité humaine : l’agriculture, l’élévage, la transhumance qui renaît et le tourisme qu’on appelle de ses voeux mais qu’on entend maîtriser.

Reçue à la commanderie de Sainte-Eulalie par tous les hommes politiques avec, à leur tête Jean Puech, le président de l’Association de valorisation des Causses et Cévennes et président du Conseil général de l’Aveyron, l’AJP a pu poser toutes les questions sur cette candidature, son sens et les obstacles à venir. Des obstacles que franchit allégrement le pont de Millau que les journalistes de l’AJP ont pu admirer sous toutes ses coutures !!!

– Le château du Haut-Koenigsbourg bientôt propriété du département du Bas Rhin: rencontre de l’AJP avec Philippe Richert, président du Conseil général, le mercredi 29 mars 2006

Le joyau médiéval du Bas-Rhin devrait bientôt changer de mains. Le dossier vient en effet d’être remis par le département du Bas-Rhin au ministère de la Culture et c’est pour expliquer les conditions et les modalités de ce transfert que Philippe Richert, sénateur et président du Conseil général, a reçu les journalistes de l’AJP. hkoenig-deface200.jpg

Ce château, qui reçoit 530.000 visiteurs par an, fait partie de la liste de René Rémond des 162 monuments et sites classés transférables par l’Etat aux collectivités locales. Loi de décentralisation oblige ! Si le Bas-Rhin qui s’est porté acquéreur, c’est que le monument est bénéficiaire: 800.000 euros par an ! De quoi faire saliver les autres monuments historiques qui n’arrivent pas à trouver preneur.

Le monument, forteresse construite une première fois sous le Saint-Empire romain germanique, reconstituée au début des années 1900, est un haut lieu touristique visité pour 6O% d’étrangers. Restauré, en bon état général, il va donc être repris par le département pour 1 euro symbolique. Au Bas Rhin ensuite de pourvoir à son entretien dans le cadre de l’aide de l’Etat aux monuments classés. Comme par le passé, l’architecte en chef des monuments historiques contrôlera les travaux de restauration.
L’animation culturelle sera évidemment du ressort du département. Il est prévu de conserver l’emploi et de développer les animations pour développer le tourisme.
Philippe Richert a précisé que le château du Haut-Koenigsbourg doit entrer dans une politique de développement du patrimoine castral du Bas-Rhin. On compte en effet une cinquantaine d’autres châteaux dans le département, des édifices malheureusement en moins bonne état.

Le Haut-Koenigsbourg est actuellement le seul monument dont le dossier de transfert ait été officillement déposé dans le cadre de la loi de décentralisation. Il devrait passer au département le 1er janvier 2007.

– Voyage de presse du lundi 27 mars 2006: l’église d’Arc-sur-Tille (Bourgogne) sera-t-elle démolie ?

egliseprofil-arcsurtille200.jpgConstruite en 1929 dans le pur style néo-classique, l’église d’Arc-sur-Tille, commune de 2500 habitants, risque fort de disparaître prochainement. Le conseil municipal du 6 décembre 2005 a décidé de la raser (à l’unanimité moins une voix). Fermée au public depuis une quinzaine d’années, le monument, ni inscrit ni classé, n’a fait l’objet d’aucuns travaux de restauration et de sécurisation. Confrontée à ces deux problèmes, la municipalité a donc fait son choix: raser l’église, « la déconstruire » comme l’explique François Maugé, le maire d’Arc-sur-Tille, pour en construire une autre sur un terrain à proximité. La raison invoquée: le montant des travaux de restauration que la Direction régionale des affaires culturelles estime à près de 3 millions d’euros. Devant ce chiffre « imposé » par la DRAC, la mairie d’Arc-sur-Tille jette donc l’éponge patrimoniale. Reste que ces chiffres sont sérieusement contestés par l’association « Une église pour Arc-sur-Tille » qui avance les siens: 324.000 euros pour restaurer l’essentiel, c’est à dire d’abord colmater les fuites d’eau de la toiture et consolider certains pans de l’édifice pour éviter le « chute des pierres ». Bataille de devis ? Certainement mais aussi divergence sur l’intérêt de ce patrimoine. Et on comprendra que l’avis du conseil municipal fasse son chemin quand on saura le peu d’intérêt que la population de la commune porte à cette affaire. Pourtant c’est la seule église du village. Du côté de l’archevêché, on ne semble pas s’y accrocher non plus. Le vicaire général précise que l’archevêque serait prêt à déconsacrer cette église à condition toutefois d’avoir la certitude d’en avoir une autre, sans doute parce qu’elle sera mieux chauffée! Et le maire de reconnaître le peu de valeur esthétique et patrimoniale du futur bâtiment. Bref finis les beaux mariages et les enterrements solennels dans ce sévère mais bel édifice. Et Chappe, qui choisit cette église pour y installer son télégraphe (qui n’y restera que peu de temps),y verrait certainement à redire. Il serait bien qu’il soit là, lui aussi, pour envoyer son message.

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