Chambéry: un petit air venu d’Italie et où patrimoine et piétons sont rois

Que voici un magnifique voyage de presse de l’AJP à Chambéry. Chambéry qui réunit avec bonheur modernité et authenticité, Chambéry qui a su garder son identité de capitale historique de la Savoie. Quant au patrimoine, nous avons pu le voir de près, nous le faire expliquer, plonger dans de nombreux détails grâce aux intervenants mis à notre disposition par la ville et par la région Savoie Mont-Blanc. Qu’ils en soient remerciés. Sachez aussi, membres de l’AJP journalistes, que si vous souhaitiez aller en reportage à Chambéry, vous y serez volontiers accueillis.

Jean-Jacques Rousseau disait : « S’il est une ville au monde où l’on goûte la douceur de la vie dans un commerce agréable et sûr, c’est Chambéry ». Il savait de quoi il parlait, lui qui passa presque dix ans à Chambéry avec « Maman », Madame de Warens. Nous reprendrions volontiers cette phrase à notre compte.
Par où commencer ?

Lorsque l’AJP arrive à Chambéry ce 11 juin, nous sommes dirigés en premier vers l’Hôtel de Cordon qui est devenu le Centre d’interprétation de l’Architecture et du Patrimoine, le CIAP donc www.chambery-tourisme.com. Sarah Dietz, animatrice de l’architecture et du patrimoine au service Ville d’Art et d’histoire de Chambéry Tourisme nous prend en mains. Chambéry est classée ville d’Art et d’Histoire depuis 30 ans mais on travaille ici sur le patrimoine depuis 1975. Un bail. Quant à l’office de Tourisme, il date de 1896. C’est dire qu’on a ici l’habitude de recevoir le public et les journalistes. Signalons le fait que le CIAP se situe dans cet hôtel de Cordon qui date du 16è siècle ; lors de son chantier de restauration, deux découvertes importantes (plafond du XIVè à poutraison composite et peintures murales du XIXè) ont été intégrées au projet. Une signalétique propre à l’hôtel de Cordon a été aménagée pour présenter des détails d’architecture ou de décors intéressants (maquettes, plans du vieux Chambéry et de la Savoie ancienne)..

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Le CIAP à l’Hôtel de Cordon

Cet équipement culturel de proximité vise à informer, faire comprendre l’évolution de la ville et sensibiliser à l’architecture et au patrimoine. Qu’est-ce qui fait la valeur d’une ville, d’un quartier, d’un bâtiment ? Plus largement, qu’est-ce qui détermine sa couleur, sa saveur, sa singularité ? Le CIAP de Chambéry, ouvert en 2010, se veut un lieu d’échanges à la frontière de tout ce qui définit la ville entre histoire et avenir.

Dans Chambéry, on marche, on roule peu. On retrouve assez vite ses repères à commencer par la fameuse Fontaine des Eléphants, lieu emblématique et point de rendez-vous de nombreux Chambériens. La Fontaine des Eléphants vient d’être restaurée et l’inauguration en grande pompe du retour des 4 éléphants donnera lieu à des festivités le 3 juillet. Elle est familièrement surnommée « les  » 4 sans cul » et fût édifiée en 1838 en mémoire du Général de Boigne, bienfaiteur de la ville. La rénovation de la fontaine des Éléphants engagée par la Ville est une opération de sauvegarde plus qu’une simple rénovation. Le monument construit en 1833 par l’architecte grenoblois Pierre Victor Sappey a mal vieilli. La fontaine des Éléphants a souffert des outrages du temps, elle se dégradait et devait faire l’objet d’une reprise globale. Au vu de ce constat, le conseil municipal avait voté une délibération approuvant le principe d’une rénovation et le recours à une souscription publique. C’est chose faite. Lors de notre visite, un éléphant était revenu et placé. On l’aurait aimé un peu plus « patiné » mais cela se fera tranquillement.

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Le premier des quatre est revenu

Ah, Monsieur de Boigne, Chambéry vous doit beaucoup mais c’est bien vous qui disiez dans une de vos correspondances de 1814 : « Il faut bien, après avoir fait du mal, faire un peu de bien » ! Et la rue qui porte votre nom fût le centre mondain de la ville en raison de ses arcades. Stendhal lui même en parlait comme « un lieu aussi commode qui devient bientôt le rendez-vous de tout ce qui s’ennuie et veut se distraire un jour de pluie… »

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Le Général de Boigne surveille sa ville

Continuons…
Détour par la cathédrale Saint-François de Sales Ici, une curiosité incontestable : le décor en trompe-l’oeil de Vicario datant de 1834 ; une peinture en grisaille dans tout l’édifice, un style en vogue en Savoie mais venu du Piémont. Plus grand décor peint dans un édifice religieux en Europe. D’ailleurs, des trompe-l’oeil, un art venu d’Italie et qui s’est développé à Chambéry, on en trouve partout dans les vieux quartiers ; étonnant et unique.

Continuons encore. Direction le Musée des Beaux-Arts où nous serons reçus par les élus (Madame la première adjointe, Josiane Beaud,très intéressée par l’AJP), par les représentants du tourisme et du patrimoine (remercions-les pour ce déplacement) et par Madame la directrice du Musée, Caroline Bongard. Cette dernière nous fait l’honneur de son musée mais tout particulièrement celui de la visite de la fantastique exposition temporaire « Rois et Mécènes. La cour de Savoie et les formes du rococo – Turin 1730-1750 » Fantastique exposition, oui vraiment ; des chefs d’oeuvre venus de Turin (rappelez-vous les liens étroits de la Savoie et du Piémont), en particulier provenant des collections du Palazzo Madama de Turin. Une exposition qui illustre l’importance du rôle de protecteur des arts joué par les monarques de Savoie au 18è siècle. Un parcours d’exposition conçu en cinq parties. Deux personnalités ont marqué cette période : Filippo Juvarra et Claudio Beaumont. Juvarra surtout, dont on voit ici des oeuvres rares. Il y a dans cette exposition tableaux, orfèvrerie, mobilier, porcelaines qu’il nous est difficile de décrire mais rarement vus. Il reste un peu plus d’un mois pour en profiter. (voir l’interview vidéo de Mme Bongard).

Nous vous le disions d’emblée : à Chambéry, on marche mais le centre historique du vieux Chambéry s’y prête bien. Il faut absolument se perdre (provisoirement) dans ce véritable labyrinthe que représentent les fameuses « allées » du parcellaire médiéval.
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Les « allées » – A voir en toute tranquillité

Le long de ces « couloirs » profonds, un ensemble unique en France, on retrouve l’âme de la vieille capitale savoyarde. Beaucoup d’hôtels particuliers du XVIè et XVIIè siècles se cachent bien dans ce dédale mais Madame Sylvie Tomasena, guide-conférencière, possède la plupart des clefs qui permettent leur accès. L’AJP en a pleinement profité ; de plus, elle est intarissable et connaît « son vieux Chambéry » sur le bout des doigts. C’est elle qui saura attirer notre attention sur les nombreux détails du patrimoine : les escaliers, les petites tours et surtout les ferronneries magnifiques, partout présentes.

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Les somptueuses ferronneries que l’on trouve partout ici

Quel patrimoine, pour sûr !

G. Levet

Caroline Bongard, Conservvateur du Patrimoine et Directrice des musées de Chambéry, évoque « son exposition » :

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