Bibracte, une capitale gauloise sous la forêt

Quelques journalistes de l’AJP ainsi que Georges Levet, secrétaire administratif, qui nous livre ici son compte-rendu, ont été invités par Bibracte, Grand Site de France, afin de se rendre compte de l’actualité de ce gigantesque chantier de fouilles permanentes d’un oppidum gaulois. Leur ont aussi été présentés la gestion touristique du site morvandais et le centre européen de recherches sur la protohistoire et son musée.

BIBRACTE :

Dans la partie sud du Morvan, territoire de collines et de forêts, se trouve une petite « montagne », le mont Beuvray. C’est là, au sommet de ce mont que se trouvait et se trouve encore la cité antique de Bibracte, la « capitale » du peuple éduen.

Qui étaient les Eduens ?

Les Gaulois font partie des Celtes venus d’Europe centrale et de l’Est à partir du VIIIe siècle avant notre ère. Au second siècle avant J.-C., s’installe la « civilisation des oppida », ces places fortifiées, centres économiques et culturels souvent importants, comme Bibracte. Ces centres sont en général installés sur des voies de communication adaptées et près de gisements de matières premières.
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Carte des migrations des Eduens

A Bibracte, capitale des Eduens, on découvre, au fil des fouilles, qu’il y avait là des ateliers nombreux et une vie ouvrière et notable avec peut-être entre 5000 et 10 000 habitants. Loin de l’image de Gaulois barbares, désorganisés ! Jules César qui aida ses alliés Eduens les évoque largement dans « La Guerre des Gaules »..

Des fouilles étalées sur plusieurs périodes

L’oppidum de Bibracte fût découvert en 1851 par un certain Jacques-Gabriel Bulliot. Napoléon III lui donne les moyens de poursuivre des fouilles qui ne s’arrêtèrent qu’en 1914.
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La petite maison personnelle de J.G. Bulliot

Depuis 1984, le site est de nouveau l’objet d’un grand projet de recherche européen. Bibracte est d’abord un site gaulois puis, il se romanise après la conquête qui fait de l’endroit un véritable site gallo-romain. 135 hectares enclos dans deux remparts de 5 et 7 kilomètres dont les fouilles les plus récentes retrouvent encore quelques parties. Ce « murus gallicus » troué de portes monumentales – l’une d’elles mesure 20 mètres de large.
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La porte principale -voir les dimensions !

Le site est déserté dès la fin du Ier siècle de notre ère. Bien plus tard, au quatorzième siècle un couvent franciscain s’installe, dont il reste des vestiges visibles.
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Vestiges du couvent des Cordeliers du 14è siècle

Une partie du site gaulois est dorénavant visible avec un aménagement très astucieux et un parcours bien signalé, le tout abrité sous un immense chapiteau conçu en 2009 par l’architecte Paul Andreu.
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Le chapiteau spécialement conçu par Paul Andreu

Le musée, écrin du travail des archéologues

Le très beau musée s’intègre fort bien dans le paysage. Il est la véritable porte d’entrée du site et un écrin pour les découvertes des archéologues. L’exposition permanente a été entièrement remodelée entre 2011 et 2013 et explique le site archéologique. A l’étage, on expose les étapes de de la première urbanisation venue de l’Europe de l’Est qui aboutit à l’éclosion des oppida et dont Bibracte est incontestablement le témoignage le plus complet et le mieux conservé.
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Explications sur la structure du site de Bibracte

La galerie inférieure détaille les différents secteurs de l’oppidum de Bibracte, le rempart, les édifices publics et privés, le quotidien des habitants de l’époque mais aussi comment les populations de culture celtique ont été englobées dans l’orbite de Rome pour devenir ce que nous appelons aujourd’hui « les Gallo-Romains ». Très belles cartes, maquettes, reconstitutions, plans divers et tout particulièrement une animation numérique projetée sur écran, font parfaitement comprendre la topographie du mont Beuvray et comment Bibracte se construit et évolue.
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Le musée : vue du premier étage

A Bibracte, les enfants (et certains adultes) acquereront sûrement une vision plus subtile des Gaulois que celle véhiculée par Astérix. Un restaurant, Le Chaudron, présente un menu concocté avec des ingrédients que connaissaient les habitants de Bibracte (pas question de sanglier !) et servis dans de la vaisselle de terre cuite réplique de celle découverte lors des fouilles. Et sans fourchette !
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Georges Levet

Remerciements
Vincent Guichard, directeur général; Laïla Ayache, conservatrice du musée et l’intarissable et passionnant Pascal

Contact et dossiers à demander à
Patricia LEPAUL
Assistante de communication
Tél +33 (0)3 85 86 52 35
info@bibracte.fr – www.bibracte.fr

Le musée : Ouverture tous les jours de 10h à 18 heures de mi-mars à mi-novembre et 19 heures en juillet et août
Exposition temporaire : « Monnaie, Monnaies »
Musée de Bibracte
Mont Beuvray – F-71990 Saint-Léger-sous-Beuvray

Le site : en accès libre toute l’année.

Le livre de Fabienne Lemarchand (ex-AJP)
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