Audrey AZOULAY remplace Fleur PELLERIN : elle devra se montrer talentueuse

Audrey Azoulay a été nommée ministre de la Culture et de la Communication à la faveur du remaniement du gouvernement intervenu le 11 février 2016. L’ancienne conseillère « culture et communication » de François Hollande prend les commandes de la Rue de Valois alors que les sénateurs sont en train d’examiner le projet de loi « liberté de création, architecture et patrimoine », présenté comme le grand texte du quinquennat de François Hollande pour la culture.

Le baptême du feu parlementaire s’annonce rude pour la nouvelle locataire de la Rue de Valois. Dès le lendemain de sa nomination, Audrey Azoulay va devoir défendre le projet de loi « liberté de création, architecture et patrimoine » (projet de loi « CAP ») devant les sénateurs.
Depuis le 9 février 2016, la Haute-Assemblée examine, en effet, en première lecture le texte adopté par les députés le 16 octobre 2015 et présenté par l’ex-ministre Fleur Pellerin comme le grand texte du quinquennat pour la culture.

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Certes, étant donné ses anciennes fonctions – conseillère « culture et communication » auprès du Président de la République – Audrey Azoulay connait le texte. Mais la nouvelle ministre, énarque et ex-directrice financière et juridique du CNC, va faire ses premières armes au Palais du Luxembourg au moment où va être abordé le volet « patrimoine », dont une partie suscite un tollé chez les élus locaux.

Ces derniers bataillent ferme depuis plusieurs semaines pour aménager les futures « cités historiques » créées par le texte, appellation dans laquelle doivent se fondre les actuels dispositifs de protection du patrimoine bâti (ZPPAUP, AVAP, secteurs sauvegardés).

Compromis à trouver avec les sénateurs

En commission, les sénateurs ont largement remanié le texte dans le sens souhaité par les maires. Au grand dam de l’ancienne ministre de la Culture, dont le cabinet s’est mobilisé tous azimuts ces derniers jours pour préparer des amendements susceptibles de déboucher sur un compromis avec les sénateurs… avec l’espoir que les députés ne se chargeront pas de détricoter texte voté au Palais du Luxembourg.

Au- delà de ce volet controversé, le texte balaie un large spectre du champ culturel (spectacle vivant, enseignements supérieurs artistiques, archéologie, archives, architecture…) et concerne donc de multiples communautés professionnelles qui suivent de près l’évolution du texte.

La nouvelle ministre va donc devoir se montrer talentueuse pour éviter qu’un flottement brouille le dialogue entre la Rue de Valois, les parlementaires, les élus locaux et les professionnels, sur un texte lourd de gros enjeux pour les politiques culturelles.

Hélène Girard
La Gazette des Communes

QUI EST AUDREY AZOULAY ?

A 43 ans, Audrey Azoulay, nommée ce jeudi 11 février 2016 à la place de Fleur Pellerin, a pourtant un CV bien garni et un parcours plutôt classique. Titulaire d’une maîtrise des sciences de gestion de l’Université Paris Dauphine et d’une maîtrise de gestion de l’Université de Lancaster (Grande-Bretagne), c’est aussi une ancienne de Sciences Po puis de l’ENA. Diplômée en 2000, elle est d’ailleurs issue de la promotion Averroès, la même que Fleur Pellerin.
Elle a démarré comme adjointe, puis de chef du bureau du secteur audiovisuel public, chargée de la stratégie et du financement des organismes du secteur à la Direction du développement des médias, avant d’intégrer en 2003, en tant que magistrate, la Cour des Comptes et la Chambre régionale des comptes d’Ile-de-France. Son ancrage dans le monde de la culture s’est fait via le Centre national du cinéma, qu’elle intègre en 2006 et dont elle en fut notamment, entre 2011 et 2014, la directrice générale déléguée chargée notamment du secteur de l’audiovisuel et du numérique.
Beaucoup autour d’elle louaient ses qualités de manager et de négociatrice, selon Le Figaro. Nommée en juin 2014 conseillère à la culture et à la communication de l’Elysée, à la place de David Kessler, elle a probablement pu les mettre à profit pour gérer des dossiers sensibles tels que la loi Hadopi ou le statut des intermittents.

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Au revoir et bon courage !

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