Le Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux, ouvert en 2011 sur le territoire même de la première Bataille de la Marne, est maintenant bien connu pour ses 3000m2 qui illustrent bien les grandes mutations et les bouleversements qui ont découlé de la première Guerre Mondiale. Ça, c’est pour l’exposition permanente.
Mais une exposition temporaire s’ouvre à partir du 21 mai et jusqu’à début décembre. Une « exposition événement » incontestablement. En effet, le musée à choisi de mettre en valeur un thème peu courant mais qui comporte de nombreuses facettes : l’artillerie en 14-18. Le titre de l’exposition : 1 milliard d’obus, des millions d’hommes. Cela en dit long.
Aucun des pays entrant en guerre en 1914 n’avait prévu le rôle décisif qu’allait jouer l’artillerie. Et pourtant, que de progrès considérables imposés en quatre ans par cette guerre. Une guerre devenue industrielle et qui a des répercussions sur les outils de production et les sociétés. Mais qui coûtait bien cher et si possible, pas de gaspillage…
Tirer un coup de canon, combien ça coûte ?
L’utilisation de l’artillerie est responsable du plus grand nombre de morts et de blessures terribles. Comprendre ce que fût l’artillerie, quels étaient les matériels utilisés, comment les mettre en oeuvre, comment calculer les trajectoires de ces millions d’obus de tous calibres, qui était chargé de les faire fonctionner, tout cela est parfaitement exposé et expliqué avec de très bons moyens didactiques et interactifs.
Qui plus est, s’il s’agit bien d’une exposition à caractère scientifique et technique, l’aspect humain a été tout à fait bien traité. « La pièce d’artillerie n’est rien sans l’homme » comme le rappelle Michel Rouger, commissaire de l’exposition.
Trois grands aspects donc président au fil conducteur de l’exposition : les matériels (canons de 75 ou autres et munitions diverses), les batailles (Marne, Verdun ou Somme) et les hommes (ingénieurs, artilleurs,ouvrières, soldats blessés…).
L’exposition se veut aussi proche d’un jeune public qui doit comprendre ce que fût cette guerre mais aussi bien réaliser avec quoi les combattant étaient tués.
Eclats d’obus pour donner une idée des blessures possibles
Des questions avaient été posées par des jeunes de Cm2 auxquelles il était important de répondre. par exemple : Qu’est-ce qu’un obus ? Comment fonctionne un canon ? Combien de coups par minute ? Quelle différence entre artillerie lourde et légère ? Une démarche de vulgarisation avec différents niveaux de lecture et forcément par des dispositifs de médiation.
Le canon de 75 sans recul ; la star !
Quelques pièces emblématiques (nombreux partenaires et prêteurs) sont au cœur de cette remarquable exposition : le canon de 75 bien sûr, ce « héros national », les obus (par exemple le monstre de 400mm qui accueille le visiteur) de tous calibres dont l’intérieur et certains défauts de fabrication peuvent être vus, des objets de mesure de trajectoires ou de calculs, des uniformes aussi. On peut aussi voir des documents qui expliquent bien combien l’effort physique déployé par les artilleurs de 14-18 était intense. En bref, plus d’un milliard d’obus tirés, plus de 400 à la minute. Edifiant ! Et quand on sait que 100 ans après, les services de déminage récupèrent encore près de 500 tonnes de munitions françaises ou allemandes, ici encore, l’exposition met bien en valeur cet aspect des choses. La munition n’a ni amis, ni ennemis, elle ne connait que des victimes !
On en trouve encore par centaines de tonnes ; ne pas toucher.
Nous avons été décidément séduits par cette exposition accessible à tous (les connaisseurs du sujet ou les novices) tant par son sujet que par les objets concernés, une exposition de la démesure ! Un sujet qui aurait pu être trop technique et difficile mais ici véritablement compréhensible par tous.
On pouvait tout faire avec les éclats d’obus…
G.L.
Du 21 mai au 5 décembre 2016 Musée de la Grande Guerre Pays de Meaux
Tous les jours sauf les mardis
Tarif normal : 10 euros avec un billet qui donne accès aux collections permanentes et à l’exposition temporaire.
Un très beau catalogue à 28 euros – Editions Liénart
Contact Presse :
Agence Observatoire 01 43 54 87 71