Le 15 avril, le jour de l’incendie de Notre-Dame de Paris, l’AJP a visité un autre trésor des Monuments historiques : Le château de Saint-Germain-en-Laye, bijou de la Renaissance et du roi Henri II.
Ce fût une visite époustouflante et fortement applaudie à la fin : celle du majestueux château de Saint-Germain-en-Laye, sise dans la ville du même nom. Sous l’égide du directeur du domaine Hilaire Multon, le commissaire scientifique de la nouvelle exposition Henri II, Etienne Faisant, présentait les lieux et leur importance pour la cour d’Henri II.
Un roi, né il y a exactement 500 ans et qui n’aurait pas dû devenir roi, car cadet d’un frère aîné. En plus un enfant mal aimé par son père, le célèbre François 1er. Aussi, une fois au pouvoir en 1547, Henri II remplaça-t-il immédiatement tous les anciens conseillers de la couronne pour y mettre les siens, parmi eux le fidèle et richissime Anne de Montmorency. Il fit aussi de Saint-Germain-en-Laye sa résidence préférée. Ayant passé la plus grande partie de son enfance dans ce « bon air », Henri II y était viscéralement attaché. La proximité avec Paris était un autre avantage. Elle permettait de régner plus facilement. Il ne fallait que trois heures pour s’y rendre à cheval, bacs pour traverser la Seine compris.
Pour l’exposition, Etienne Faisant réussit à emprunter bien des trésors à l’Italie, l’Allemagne et aux quatre coins de la France : tel un acte de baptême qui sommeillait dans les oublis des archives, une fontaine d’eau préservée dans les souterrains du château, une cuirasse extraordinaire aux insignes du roi ou encore les premiers tableaux d’une royauté française peinte de pleine. Le petit plus pour les fans de la modernité – un écran interactif permet de comprendre l’attribution stratégique des pièces par le roi. Le logement quasi jouxtant de son plus proche conseiller Montmorency, celui de sa maîtresse, Diane de Poitiers, presqu’aussi grand que celui de son épouse, la célèbre Catherine de Médicis, mais situé, sous-rang oblige, en dessous.
L’exposition souligne également les innovations du règne. Maître de propagande, Henri II fit frapper de nouvelles monnaies à son effigie selon une méthode allemande, jugée plus sûre et choisit comme distinction l’ordre de Saint-Michel. Ses couleurs préférées étaient d’ailleurs le noir et le blanc. Le catalogue d’exposition les adopte.
Au bout de deux-heures et demie, les Journalistes du Patrimoine avaient du mal à quitter leur guide, si éloquent et riche en informations. Ils auraient passé la journée avec lui, l’ex-étudiant de la Sorbonne et post-doctorant à la recherche d’un poste dans une université. Heureuse celle qui l’embauchera, car il transmettra allègrement son savoir et sa passion.
« Henri II : Renaissance à Saint-Germain-en-Laye » au château de Saint-Germain-en-Laye, du 29 mars jusqu’au 14 juillet 2019.
Texte et photos de Bettina de Cosnac, membre du Conseil d’administration de l’AJP.