Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, a annoncé l’acquisition par l’État du registre des comptes du château d’Amboise, témoignage capital sur l’un des plus grands chantiers de construction de la Renaissance.
À l’aube de la Renaissance, la puissante forteresse médiévale d’Amboise cède la place à une majestueuse résidence royale qui domine la Loire depuis maintenant plus de cinq siècles.
À partir de son austère château natal, Charles VIII « avait entrepris la construction du plus grand édifice que jamais roi depuis cent ans n’ait commencé, tant dans le château que dans la ville ; et l’on peut le voir en regardant les tours par lesquelles on monte à cheval […], il avait réuni toutes les belles choses dont on lui faisait fête, en quelque pays qu’elles eussent été vues, fût-ce en France, en Italie ou en Flandres » rapporte Philippe de Commynes dans ses Mémoires.
Témoignage unique et irremplaçable sur l’un des plus impressionnants chantiers de la fin du XVe siècle, le registre des comptes du château d’Amboise, tenu à la demande du roi par Alexandre Blandin, « commis au paiement des édifices », a été classé en juin 2015 Trésor national sur décision de la ministre de la Culture et de la Communication.
Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, a annoncé l’acquisition par l’État du registre des comptes du château d’Amboise, témoignage capital sur l’un des plus grands chantiers de construction de la Renaissance. Grâce au mécénat exclusif d’AXA, ce document essentiel pour l’histoire de France, reconnu Trésor national le 9 juin 2015, va intégrer les collections des Archives nationales.
Épais registre de près de 300 feuillets de parchemin, ce manuscrit, tenu à la demande de Charles VIII, livre un bilan comptable des recettes et des dépenses effectuées, réparties par corps de métiers (charpentiers, sculpteurs, tailleurs…), pour les années 1495-1496, deux ans avant la disparition du jeune roi. D’un intérêt exceptionnel pour l’histoire de l’art et l’histoire de la monarchie, ce manuscrit offre une description détaillée de la nature et des coûts de matériaux nécessaires à la construction et à la décoration de la résidence royale. Au fil des pages est révélée l’identité de plus de 700 artisans ayant travaillé à l’édification de ce joyau de l’architecture de la première Renaissance. Provenant de la vente des collections du comte de Paris, ce manuscrit sera maintenu sur le territoire national permettant ainsi un enrichissement notable du patrimoine archivistique français.
Cette acquisition a été rendue possible grâce aux dispositions fiscales de la loi du 1er août 2003 relative au mécénat, aux associations et aux fondations. Ces dispositions, qui complètent celles de la loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France, créent des conditions favorables à l’entrée dans les collections publiques d’œuvres reconnues d’intérêt patrimonial majeur par la commission consultative des trésors nationaux, grâce à un avantage fiscal consenti aux entreprises mécènes. Dans ce cadre, la ministre de la Culture et de la Communication a tenu à remercier AXA pour son action exemplaire de mécénat en faveur des Archives nationales et, plus largement, du patrimoine.
Parallèlement, sous l’égide de la Fondation du patrimoine, le Service interministériel des Archives de France et la Société des Amis des Archives de France ont lancé en janvier dernier une vaste souscription publique, dont l’intégralité des dons sera affectée à la restauration du registre des comptes du château d’Amboise.