Le mobilier du Belem est restauré: le bateau peut célébrer ses 120 ans.

Un programme de restauration de son luxueux mobilier d’époque a permis au Belem de lui redonner sa splendeur d’antan, juste avant que ce trois-mâts, classé monument historique, ne fête ses 120 ans. Ce fleuron du patrimoine maritime français repart le 31 mars pour sept mois de navigation, de Nantes à Brest, puis Marseille ou Tanger.

Construit en 1896 aux chantiers Dubigeon de Nantes, le navire effectue 33 campagnes commerciales jusqu’en 1914, transportant dans sa coque d’acier des marchandises du Brésil, de Guyane et des Antilles. Victime de la concurrence des bateaux à vapeur, il est sauvé de l’abandon par le duc de Westminster qui le transforme en élégant yacht de croisière.

Escalier à double révolution et pièces du mobilier fabriqués en bois d’acajou de Cuba, une essence très onéreuse devenue rare : des merveilles.

« Utilisés au quotidien par l’équipage, les meubles d’origine étaient bien abîmés et il devenait urgent de les restaurer. Après avoir consolidé l’étanchéité du pont supérieur, on a pu lancer ce programme de restauration. Une bibliothèque, un bureau, un fauteuil en cuir et un meuble bar ont pu quitter début février le salon du commandant, d’à peine 15 m2, pour un toilettage aux Ateliers de la Chapelle, entreprise familiale située au Longeron, près de Cholet (Maine-et-Loire). Une opération autorisée par la Direction régionale des affaires culturelles, qui finance 50% des travaux – d’un coût total de 15.000 euros.
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Le bureau du capitaine, fendu en deux après avoir valsé lors d’une tempête en 2014, puis rafistolé avec les moyens du bord par le charpentier de marine du Belem, a été démonté, et son dessus de cuir, gercé, envoyé pour réfection. Sur le meuble, il a fallu « restituer les moulures qui avaient disparu, avec des acajous de Cuba, un bois aujourd’hui interdit à la vente mais qui était en stock dans les ateliers. On a dû faire refaire aussi toutes les clés de tiroirs, toutes manquantes. Des clés complètement modernes mais rééditées comme ce qui se faisait à l’origine. Si une grande partie des zones rayées sont relissées et revernies, il n’est « pas question d’éliminer toutes les traces de coups car elles racontent l’histoire du bateau », affirme l’ébéniste-restaurateur.

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