Cité internationale de la tapisserie : le grand déménagement !

Le déménagement de l’ensemble des collections vers la Cité internationale de la tapisserie, dont l’ouverture est prévue en juillet 2016, implique l’application d’un protocole précis pour le traitement et le conditionnement des œuvres en vue de leur transport et leur répartition dans la Cité. Une grande affaire qui débute. Voici comment les choses se déroulent. Attention ! Fragile.

Les quelques 330 tapisseries murales, 15 000 œuvres graphiques et 4 000 objets techniques conservés par le musée sont préparés en vue du déménagement vers la Cité internationale de la tapisserie.

Avant d’être déménagées, il faut vérifier que les œuvres possèdent toutes un numéro d’inventaire. Le chantier des collections représente une première étape de la chaîne opératoire de préparation du transport des œuvres vers la nouvelle Cité internationale de la tapisserie.

Les œuvres sont d’abord « récolées », c’est-à-dire que l’on vérifie que les données correspondant à leur numéro d’inventaire sont correctes, ou, s’il s’agit de découvertes, inscrites à l’inventaire. On leur attribue un numéro puis on les marque par la couture d’un « bolduc », sorte d’étiquette présentant le numéro d’inventaire, entre autres données.

Les pièces sont alors dépoussiérées, photographiées, conditionnées puis réparties en fonction de leur destination prévue dans la future Cité : les réserves ou le parcours d’exposition. À la différence des réserves de l’ancien musée, totalement saturées, chaque pièce aura une place attribuée dans les réserves de la Cité de la tapisserie, afin de faciliter la rotation des œuvres.

Qu’elles soient destinées à être présentées dès l’ouverture de la Cité ou mises en réserves, le conditionnement des œuvres suit le même protocole. Chaque tapisserie est conservée roulée. Le support est un tube de carton, dont l’acidité, dangereuse pour les pièces, est neutralisée par un film pare-vapeur puis une feuille de polyéthylène non tissé, du Tyvek® (DuPontTM), spécifique à la conservation des œuvres textiles. La tapisserie est ensuite roulée sur le tube dans le sens de fils de chaîne. Le rouleau enveloppé d’une nouvelle feuille de Tyvek® est maintenu à l’aide de liens de coton. L’équipe ajoute alors le cartel qui permet d’identifier l’œuvre.

Cette chaîne opératoire est complétée par des opérations spécifiquement liées à la problématique du déménagement : pour faciliter le déménagement des œuvres et le réaménagement des nouvelles réserves, on ajoute aux rouleaux des rubans de couleur en fonction de leur destination et de leur format. Enfin, les œuvres sont gainées de plastique afin de les protéger pendant le transport.

Le processus est répété pour chaque œuvre, le conditionnement étant adapté en fonction de la nature de collection (le musée conserve également des collections d’arts graphiques, de mobilier tissé et des objets techniques en rapport avec les savoir-faire de la tapisserie).

Pour les besoins du déménagement, il a été nécessaire de sortir toutes les œuvres des réserves pour les répartir par destination dans les salles du musée du centre Jean-Lurçat. Le musée ne pouvait offrir l’espace nécessaire à un tel chantier des collections sans être fermé au public, contrairement à la Cité de la tapisserie qui disposera d’un espace de soin des collections.

* NOTE SUR LA CITE

La Cité ouvrira ses portes au début de l’été 2016 à la suite du 350e anniversaire de la création de la Manufacture Royale par Colbert. Le projet architectural proposé par l’agence d’architecture Terreneuve s’appuie sur les qualités du bâtiment de l’ancienne École nationale d’Arts décoratifs d’Aubusson, conçu par les architectes Danis et Caradec dans les années 1960.
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Le bâtiment accueillera en un lieu unique l’ensemble des fonctions de la Cité internationale de la tapisserie. La réalisation d’un musée interactif, dont le morceau de bravoure est le terrassement d’un niveau inférieur pour accueillir l’espace de parcours permanent de la grande « Nef des tentures », crée un nouveau dialogue avec la ville d’Aubusson, avec un hall d’accueil traversant vers un jardin clos, véritable « tapisserie végétale ».
Le choix de la réhabilitation de l’École Nationale d’Arts Décoratifs a mené au dépôt des collections de l’ENAD à la Cité en 2012. Parallèlement au chantier immobilier, un grand chantier d’inventaire des collections est en cours.

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