ARCHÉOLOGIE À CHARTRES
Les fouilles archéologiques conduites à Chartres sur le site de Saint-Martin-au-Val depuis 2006, révèlent petit à petit l’un des plus grands sanctuaires connus de la Gaule romaine.
Le site vient d’être aménagé par le service archéologique de la ville pour une ouverture au public qui se prolongera tout l’été au-delà des Journées nationales de l’archéologie.
Les 8 et 9 juin 2013
Avec les simples fouilles d’éléments arasés sous le niveau du sol ancien, les archéologues ont réussi à reconstituer l’histoire du site. Le sanctuaire construit au sud de la ville antique d’Autricum à partir de 70 après JC, comprend un bâtiment quadriportique qui entoure un temple, relié par des pavillons d’angle. Des pièces à absides sont rajoutées vers 120-130, pour entreposer les statues des dieux secondaires.
La zone est abandonnée vers 180-200 avant de servir de carrière pendant un demi-siècle.
Autre événement, on note vers 260-280, la mise en place d’une fosse de 50 m de long pour abriter un charnier qui pourrait correspondre à une épidémie de typhus parmi les légionnaires. Vers 320-350, des fours à chaux terminent l’occupation antique. Dès le haut Moyen-Âge, le prieuré de Saint-Martin-au-Val est bâti à l’emplacement de l’édifice antique. L’abbatiale actuelle a été reconstruite au 19ème siècle. Consolidation des vestiges et aménagement de parcours de visite sont au programme pour rendre vivant le seul site gallo-romain ouvert au public en Eure-et-Loir.
Un projet de parc archéologique est même à l’ordre du jour
La porte Guillaume, une des entrées principales de l’enceinte de la ville au Moyen-Âge, a été détruite en 1944 par les Allemands durant leur retraite. Les fouilles de la barbacane, créée lors de la guerre de Cent Ans, ouvrage fortifié placé devant l’entrée pour la défendre, ont révélé des vestiges gallo-romains. Elle est entourée de fossés dans lesquels s’écoule l’Eure, rivière que plus tard Louis XIV aura l’idée de détourner pour ses besoins d’eau à Versailles.
On verra l’archère-canonnière, témoin des débuts de l’artillerie. C’est une fente de tir terminée par une ouverture sphérique, permettant de tirer avec des couleuvrines, tout en continuant avec une arbalète pendant le rechargement des armes à feu.
Le service archéologique de la ville de Chartres, qui fête ses 10 ans d’existence, est installé à la Maison de l’archéologie. Il propose une exposition sur les poteries chartraines, « Ça s’est cassé près de chez vous« , qui illustre la vie à Autricum, capitale de la cité des Carnutes. Un atelier de potiers a pu être fouillé en 2011, qui est restitué en fresque et avec une présentation des objets découverts, cruches et bols. On trouve très peu de bouteilles de verre, car ce matériaux est refondu et réutilisé.
François Rousseau