Toujours dans la collection Sépia dont on ne saurait assez souligner l’originalité, les éditions de l’Amateur ont publié cet ouvrage sur le voyage que fit Gustave Flaubert en Egypte avec Maxime Du Camp en 1849, voyage qu’ils poursuivirent au Proche-Orient, en Grèce puis en Italie. Cette édition se limite à la partie égyptienne de ce long périple que Maxime Du Camp met à profit pour faire une campagne photographique, une commande du ministère de l’Instruction publique. Flaubert, de son côté, est chargé par le ministère du Commerce, de collecter des informations sur les importations et les exportations de marchandises en Egypte. « Pur prétexte », souligne la préface du livre puisque Flaubert « fit preuve d’une certaine paresse ». En revanche, Maxime Du Camp « fait montre d’un complet acharnement » photographique. C’est ainsi qu’avant son retour en France, Du Camp fait développer en Italie 214 épreuves positives qui constituent l’intégralité des négatifs papier réalisés au cours de son voyage.
Arrivé à Alexandrie le 17 novembre 1849, Flaubert commence cette longue correspondance avec sa mère à qui il écrit régulièrement jusqu’au 7 juillet 1850. Chaque étape fait l’objet d’une visite et les descriptions de Flaubert sont souvent appuyées des photographies de Maxime Du Camp comme s’ils avaient formé une équipe de reportage, l’un à sa plume, l’autre à sa caméra.
Flaubert fait à la fois preuve d’écrivain mais aussi d’archéologue. Il n’hésite pas à dire à sa mère ce qu’il fait quotidiennement mais, observateur attentif, il relate soigneusement ce qu’il voit de cette civilisation égyptienne qui fascine alors et dont il reste tout à découvrir. Toujours, les photos de Maxime Du Camp sont des documents exceptionnels de rare qualité.
Ainsi se combinent esthétiquement textes et photos, comme si Flaubert et Du Camp avaient eu conscience de travailler pour la postérité.
Gustave Flaubert en Egypte. Lettres à sa mère.
Collection Sépia dirigée par Sylviane de Decker
Editions de l’Amateur, Paris.