« Paris. Visite guidée. Architecture, urbanisme, histoires et actualités ». Le titre en dit déjà assez long sur le l’objectif du livre qui est « une promenade dans le Paris d’hier, d’aujourd’hui et de demain, conçue comme un carnet de voyage pour celui qui souhaite découvrir et comprendre Paris. Il est le premier ouvrage du genre à permettre une visite de la ville dans sa constitution historique, au travers de l’accumulation de son histoire architecturale et urbaine ». Comme l’écrit encore Philippe Simon, son auteur, qui est aussi architecte (enfin un architecte qui a une vision historique et patrimoniale de la ville !), « ce livre est conçu comme un outil pédagogique pour comprendre l’état actuel du paysage parisien… »
On part donc de la « ville close » de l’enceinte de Philippe Auguste à celle de Charles V, soit deux siècles d’histoire de la cité avec une limite urbaine clairement définie comme on peut le voir dans l' »Arrivée du duc d’Anjou » de Froissart. Au début du XVIIème sècle, la ville royale d’Henri IV a 400.000 habitants et le dynamisme architecturale de cette période va transformer Paris : construction des Tuileries, du Pont-Neuf et de l’hôpital Saint-Louis par exemple. Un chapitre intéressant aborde la question de la réglementation de la construction comme l’obligation de recouvrir tous les immeubles ou maisons de plâtre pour lutter contre les incendies. Puis viennent les chapîtres sur « les desseins de Louis XIV » avec la démolition des enceintes, l’apparition des réverbères et des barils d’aisance et la reconnaissance du métier d’architecte reconnus comme exerçant « une profession autonome, mi-techniciens, mi-artistes ». A la fin du XVIIIème siècle, Paris ne cesse de s’agrandir; on définit la largeur minimale des rues et on commmence à prévoir son avenir. On tente de définir un projet global qui se concrétise par l’édification du mur des Fermiers généraux, la première limite matérielle depuis 1670. Des opérations de lotissements sont lancées, des quartiers complets naissent, le tout destiné à valoriser le foncier. Devenue capitale de l’Europe sous Napoléon I, Paris perce de nouvelles artères et s’organise en créant par exemple le département de la Seine, englobant les communes de la périphérie, met en place son approvisionnement en eau et en réserves alimentaires. Sous la Restauration, l’architecture « devient une affaire de style », le style officiel permettant de distinguer l’édifice public de l’édifice privé. Avec Haussmann, on voit naître les premières architectures métalliques qui annoncent le XXème siècle (les pavillons Baltard), le confort moderne avec l’arrivée de la salle de bains. Au début du XXème siècle, Paris revoit sa réglementation et fixe un cadre de plus en plus sévère à la construction et à son urbanisme. L’Art nouveau fait son apparition qui modifie le visage de la ville et préfigure son modernisme tout comme les projets sociaux après la Première Guerre mondiale. Après la Seconde Guerre mondiale, Paris s’élargit et comme le titre l’auteur, elle devient une « métropole sans fin ». On fixe un plan d’urbanisme qui se substitue au règlement de 1902, on esquisse un plan directeur et, à travers tout cela, on donne à Paris son visage et sa forme d’aujourd’hui avec la révision du plan d’occupation des sols. « Paris actualités » est le dernier chapître qui prend en compte les projets urbains actuels avec la Loi SRU (solidarité et renouvellement urbain) et le PLU (plan local d’urbanisme).
Ce livre est le premier lancé par le Pavillon de l’Arsenal.
Auteur : Philippe Simon
Editions Picard, Paris, 2007.