» A l’extérieur du magasin, la devanture, qui devait attirer de loin le chaland, était particulièrement soignée, elle aussi ornée de toiles fixées sur du verre qui prenaient l’allure de véritables tableaux ».
Devantures de boulangeries, de bouchereries, de patisseries, de charcuteries, de crémeries et de moulins : elles ont fait le charme des magasins avec leurs motifs aux oiseaux, aux fleurs, aux fruits, aux styles du XVIIIème siècle, Art nouveau et Art déco. Chaque panneau était conçu et fabriqué sur commande et prenait la marque du client. Ainsi, vitrines mais aussi plafonds ont fait florès de la fin du XIXè au début des années 50 qui ont sonné le glas de ce que l’auteur du livre qualifie de « patrimoine en péril ».
« Entre 1945 et 1950, écrit-il, une enquête avait permis de répertorier 656 boulangeries, 200 charcuteries et 164 crémeries possédant des décors fixés sous verre. Vingt-cinq ans plus tard, ces chiffres n’étaient plus qu’un souvenir et, depuis, ils n’ont cesser de s’amenuiser ».
C’est tout l’intérêt du livre de rappeler la richesse de ces décors qu’on peut -encore !- trouver ça et là dans les rues de Paris. Un nouveau regard sur le patrimoine protège parfois ces décors qui ont marqué plusieurs générations et qui font aujourd’hui le charme des magasins qui en ont compris la valeur esthétique.
Auteur : Aline Boutillon
Editions Arténa, Paris, 2006