Deux ans après la fin des travaux, des moisissures s’attaquent aux fenêtres du Musée Picasso.

Après cinq longues années de travaux et une première polémique sur sa réouverture tardive en 2014, le superbe musée Picasso dans son écrin de l’hôtel Salé (IIIe), prend l’eau… Les douze grandes fenêtres d’époque du premier étage sont aujourd’hui mangées par la moisissure à cause d’un double vitrage particulièrement mal conçu.

L’escalier de pierre de cet hôtel particulier construit entre 1656 et 1660 est toujours admirable. De même que la clarté des salons. Les 54 M€ engagés dans ce chantier pharaonique semblent avoir été bien employés. Mais au premier étage, stupeur. Si l’on est un tant soit peu attentif, on constate vite les dégâts.
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Les fenêtres du premier étage attaquées

Quel est donc le problème ? Ici, les fenêtres de plus de quatre mètres de haut ont été enfermées derrière une double paroi de verre totalement étanche. Aucune aération ! Avec la différence de température à l’intérieur et à l’extérieur, les fenêtres sont totalement embuées et l’eau coule à grosses gouttes sur les vitres et imprègnent les boiseries. On connaît le phénomène dans de nombreux appartements mais ici…
Il ne s’est écoulé que deux ans après la fin des travaux et pourtant, voilà ce que provoquent les déséquilibres lors d’installations contemporaines dans des bâtiments d’époque. Et il en existe d’autres du genre.
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Les moisissures attaquent l’ensemble des huisseries

Il serait pourtant si facile de faire des trous en haut et en bas de ces doubles vitrages (si un ABF ne s’y oppose pas). Un agent de surveillance, aurait déjà alerté le CHSCT (Le comité d’hygiène, de sécurité). Que dit la direction du musée ?

Elle a juste adressé au journal Le Parisien un mail afin d’assécher la polémique : « Un développement de moisissures sur une dizaine de menuiseries extérieures du musée a été constaté depuis la réouverture du Musée national Picasso-Paris. La direction du bâtiment est en dialogue avec les maîtres d’œuvre et entreprises en charge des travaux ainsi que leurs assureurs, afin de déterminer les causes de ce désordre, les responsabilités, et les moyens d’y remédier. Ces moisissures ne présentent aucun risque pour les personnes ni pour les œuvres du musée. »

Et voilà. Espérons que « le dialogue » ne va pas durer trop longtemps pour la santé des boiseries d’époque.

G.L.

Musée Picasso Paris, Hôtel Salé, 5, rue de Thorigny (IIIe)

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