Décidément, nous ne pouvons rien attendre des tribunaux, qui n’ont cessé depuis six ans de soutenir la Fédération française de tennis (FFT) et la Ville de Paris dans leur projet destructeur de l’un des plus beaux jardins parisiens.
Comment ne pas espérer, alors que durant l’audience au fond du 19 janvier dernier devant le tribunal administratif (TA) concernant le recours des associations contre les permis de construire de la FFT, la rapporteure publique avait recommandé aux juges d’annuler le permis de construire dans le Jardin botanique des Serres d’Auteuil ?
Fait rarissime, les juges n’ont pas suivi sa recommandation, comme nous l’avons appris le 2 février dernier, ce qui n’est pas sans rappeler un jugement similaire, en novembre 2016, dans une autre affaire exemplaire, celle de Notre-Dame-des-Landes.
Ainsi les juges du tribunal administratif ont-ils refusé de prendre en compte l’inscription du jardin aux monuments historiques incluant « la totalité du sol du jardin dans ses limites actuelles », selon l’arrêté d’inscription du 1er septembre 1998. Autrement dit, pour le tribunal administratif comme pour le tribunal de grande instance saisi par les héritiers du grand Formigé, l’inscription aux monuments historiques ne constitue pas une protection, et pas davantage, pour le Conseil d’Etat, le fait que le jardin soit également classé au titre des sites comme monument naturel.
Ces jugements sidérants sont tout simplement impossibles à accepter. Alors que la FFT poursuit ses travaux dans le jardin, nous étudions une stratégie de riposte avec nos avocats, et je ne manquerai pas de vous tenir au courant.
Comme je vous l’avais indiqué, tout ceci intervient alors que le 18 février prochain, on doit élire un nouveau président à la tête de la FFT. Parmi les trois candidats à la présidence, deux sont des dirigeants incriminés par une enquête judiciaire remontant à février 2016, et le troisième un candidat extérieur, Alexis Gramblat, avocat et vice-président du Tennis Club de Paris. Ce candidat extérieur à la FFT, qui se propose « de faire le ménage » au sein de la fédération, a élaboré un Plan B de modernisation de Roland-Garros excluant la construction d’un stade de tennis de 5000 places dans les Serres d’Auteuil. C’est pourquoi nous le soutenons.
Signer la pétition pour les Serres d’Auteuil
Lise Bloch-Morhange, porte parole du Comité de soutien des Serres d’Auteuil, le 7 février 2017.