Compte rendu de la visite AJP de l’extérieur du Grand Palais le 12 décembre 2018, organisée par nos membres Laurence Thiriat et Pierre Lamalattie.
Alors que le soleil commençait à peine à réchauffer le ciel, une quinzaine de membres de l’AJP, partait déjà à la découverte des extérieurs du Grand Palais. Un monument tellement familier, qu’on ne le regarde même plus, du moins, dans les détails de son architecture. Grâce à l’érudition de Pierre Lamalattie, tout fraichement inscrit à l’AJP, nous sommes partis nez en l’air, mais pour la bonne cause, à la découverte de ce bâtiment au cœur du triangle d’or parisien. Journaliste et critique d’art, Pierre Lamalattie, documents et photos à l’appui, nous ouvre les yeux sur ces sculptures monumentales réalisées lors de la construction du Grand Palais à la fin du XIXe siècle. Les noms de grands artistes défilent. Beaucoup, malgré leur grande habileté, ont complètement disparu de nos mémoires mais aussi, et c’est plus inquiétant, des archives. Même constat avec certaines statues qui ornaient autrefois le bâtiment et qui aujourd’hui, manquent à l’appel, « nous n’avons souvent que des photographies anciennes comme seuls éléments afin de savoir ce qui existait », précise Pierre Lamalattie.
En fin limier, il a mené son enquête pour retrouver les traces de certaines d’entre elles, en vain. Elles semblent désormais reléguées dans les oubliettes de l’histoire, à moins que des chercheurs ou pourquoi pas, des journalistes du patrimoine, réussissent à les exhumer. « Il faudrait mener une investigation presque archéologique pour retrouver ces statues, car quelquefois nous n’avons pas plus de traces de leur présence que de celle de certains chefs d’œuvre antiques ». De plus, dans le grand projet de restauration du Grand Palais, « rien n’est prévu pour réhabiliter les extérieurs, alors pourquoi ne pas redonner leur place aux statues qui décoraient ce lieu et bousculer les décideurs pour entreprendre un tel projet », lance Pierre Lamalattie. Grâce à un dossier très riche qu’il a fourni à chacun des membres, nous prenons tous la dimension des « manques » qui autrefois ornait ce bâtiment, « le XXème siècle, n’a pas été tendre avec les œuvres et les artistes de ce bâtiment pourtant monumental ».
Après une heure et demie passée à affronter les premiers frimas de l’hiver, c’est finalement devant une boisson chaude que la discussion se poursuit pour cette fois, aller sur le terrain plus délicat de la restauration du bâtiment et l’occasion d’aborder son coût, jugé exorbitant par certains : 466 millions d’euros au total. A grand renfort de schémas et de photos, Pierre Lamalattie, explique, décortique, en vrai pédagogue, les enjeux et les ambitions de ce nouveau projet. « 70 000 mètres carrés seront désormais disponibles, alors qu’aujourd’hui seuls 20 000 l’étaient ». C’est donc un vaste lieu d’exposition qui va s’ouvrir en bord de Seine. Mais la RMN (la Réunion des Musées Nationaux) va-t-elle uniquement le dédier à la culture ? Pour Pierre Lamalattie « sa vocation est sans doute d’aller au-delà », reste à savoir pour quoi !
Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver l’article de Pierre Lamalattie dans le Magazine CAUSEUR (15 décembre 2018).
– Laurence Thiriat